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Interdit au -18 ans. Pornographie : L’Amant démoniaque nippon. (6000 mots)

Publié le par Kevin

Interdit au -18 ans. Pornographie : L’Amant démoniaque nippon. (6000 mots)

Il y a quelque temps j’avais donné une interprétation d’une vidéo pornographique lesbienne dans laquelle j’expliquais que l’esthétique tournée vers les hommes hétéros de beaucoup de ces vidéos avait pour rôle de les rassurer. En effet, élevés dans une culture où les femmes affirment peu leur libido et où eux-mêmes sont blâmés pour la leur, cela devenait un soulagement de constater que celles-ci n’ont pas besoin des hommes pour avoir envie de sexe. (Évidemment, cette lecture est moins pertinente en 2017 qu’en 1997 ou en 1967).

Aujourd’hui, je vais m’intéresser à une bizarrerie assez incroyable quand on la découvre : le « porno démoniaque. » Dans la vidéo Hentai qui va me servir d’exemple, on voit une jeune fille se faire prendre de force par un jeune homme dont elle est amoureuse et qui se révèle être un démon qui veut la féconder, sans doute pour envahir la terre. Je parle de la section qui dure de 1m10s à 11m10s.

Voir une jolie jeune fille innocente et pure se faire violer par un démon abject, insensible et sans pitié est un spectacle qui, très logiquement, nous offense, nous pose un problème moral.

Edit: En écrivant cet article, je me suis débattu avec le besoin constant de rappeler sans cesse qu'on a affaire à un fantasme et à une fiction, que la réalité fonctionne différemment et que dans la fiction on peut se permettre d'ignorer certains éléments qui sont évidemment très graves dans la réalité. Le fantasme n'est qu'une construction sémantique qui répond à des envies, la réalité non etc... mais ça m'agaçait excessivement de devoir me justifier alors que je ne fais qu'analyser une vidéo de plus et que le tabou sur le viol (je parle d'un homme qui viole une femme spécifiquement ici) me gave parce qu'il permet à une opinion étriquée et complaisante de faire autorité. C'est en regardant Hollow Man il y a quelques jours que j'ai réalisé ce avec quoi je me débattais réellement: dans notre culture, il est implicitement admis que violer une femme est agréable pour un homme par défaut. Devant la scène du film où Sebastien viole sa voisine, je suis resté incrédule "mais pourquoi il fait ça ?" Et j'ai réalisé que peu de gens se poseraient cette question. La victime a un corps de top model, Sebastien est invisible et par conséquent impossible à identifier, allez hop, aucune hésitation, violons !

Cette logique est totalement acceptée dans notre culture alors qu'elle ne coule absolument pas de source. Violer une femme, aussi belle soit-elle, n'a rien d'agréable, ce n'est pas quelque chose que l'on désire normalement. Dans le film la victime paniquée se débat et restera clairement traumatisée; c'est la représentation d'un viol bien réel et si aucune femme ne veut vivre ça, aucun homme non plus ne le veut. Or, dans la plupart des discussions sur le viol on flirte avec l'idée que c'est l'absence de moyen ou la conscience de l'impact que cela aura sur la victime qui fait obstacle aux hommes, pas l'absence d'envie... L'idée que l'acte en lui-même ne soit pas agréable n'est jamais vraiment abordée. C'est une grave accusation faite en creux et dont le sexe masculin passe sa vie à essayer de se laver. 

On voit ici que le dessin animé suit le scénario détesté des féministes de la fille qui dit "non" alors qu'elle en a envie. C'est vrai qu'on sent qu'on est en terrain miné quand même.
On voit ici que le dessin animé suit le scénario détesté des féministes de la fille qui dit "non" alors qu'elle en a envie. C'est vrai qu'on sent qu'on est en terrain miné quand même.
On voit ici que le dessin animé suit le scénario détesté des féministes de la fille qui dit "non" alors qu'elle en a envie. C'est vrai qu'on sent qu'on est en terrain miné quand même.

On voit ici que le dessin animé suit le scénario détesté des féministes de la fille qui dit "non" alors qu'elle en a envie. C'est vrai qu'on sent qu'on est en terrain miné quand même.

1.Avant-propos.

Tout animal est un être essentiellement sexuel. Nous n’existons que pour nous reproduire. Cela ne signifie pas que chacun de nos actes est tourné vers la reproduction mais que notre être dans son ensemble a été modelé dans le but de se reproduire, de conserver et relayer la vie.

Si un dieu créait un animal dont le but existentiel serait de cuisiner des gâteaux, cet animal prendrait sans doute également du plaisir à cuisiner d’autres plats. Il utiliserait également ses mains habiles pour fabriquer des ustensiles de cuisine élaborés, et son cerveau se développerait en fonction de ces activités. A un niveau avancé de développement neuronal, il inventerait l’écriture pour pouvoir transmettre son savoir sur la manière de faire de bons gâteaux aux générations suivantes. Et au final, beaucoup de ces animaux pourraient vivre leur vie sans même cuisiner une seule fois un gâteau simplement parce que la quantité d’activités gratifiantes annexes serait suffisante pour la remplir. Pour autant, cuisiner des gâteaux resterait leur fonction primordiale et essentielle.

Chacun de nos actes n’est pas consciemment ou inconsciemment tourné vers la reproduction mais ce but est inscrit en nous ; chacune de nos capacités, chacun de nos potentiels est modelé par cet objectif lointain.

Si je m’attarde sur cette idée c’est pour en amener une autre, celle que nos désirs sont donc tous sexuels. Si je veux une pomme ce n’est certainement pas pour satisfaire ma libido mais si mon organisme est capable de me donner faim et de donner à une pomme un goût délicieux, c’est pour que je me maintienne en vie jusqu’au moment où je serai en position de procréer. Et de toute manière "maintenir en vie" est le but de la sexualité, faire passer la vie d'un individu à un autre.

Le désir sexuel n’est pas uniquement le désir primordial de tout individu, c’est surtout la matière de tous ses désirs.

Si en lisant ces lignes vous vous dites que j’ai tort et que l’être humain est influencé par un autre objectif encore plus primordial, fort bien, la sexualité passe en deuxième position, peu importe. Ce qui est important ici est de pouvoir concevoir qu’elle soit présente au cœur de l’individu, qu’elle joue un rôle aussi profondément.

Ainsi, toute volonté d’exister, de vivre, de prendre de la place, d’obtenir quelque chose, tout désir est englobé par la sexualité. Et toute tendance involontaire à faire des concessions, à s’effacer, à s’écraser, à s’oublier, éloigne de la libido.

Je n’irai pas jusqu’à dire que la vie exige de nous que nous soyons des monstres insensibles et égoïstes, absolument pas. Je veux simplement dire qu’une tendance à s’effacer de manière systématique, réflexe, excessive, illogique ou immorale, entrera en conflit avec la libido. Il nait chez un individu qui s’efface une contradiction avec ses pulsions sexuelles, alors que l'affirmation de soi rapprochera d'une libido saine et épanouie. Peu importe le sens de l'expression très vague qu'est "affirmation de soi."

Edit: paradoxalement, une personne qui s'efface énormément, pourra au contraire développer une libido incontrôlable en réaction.

 

2.L'introduction du mal.

Dans l’extrait dont j’ai donné le lien, Suzuna est le stéréotype de l’individu qui sacrifie tout aux autres, de la jeune fille asiatique qui se donne à ses parents, à la religion, à la société, à l’école, à l’homme qu’elle épouse (que l’on a certainement choisi pour elle). Elle essaye de correspondre à toutes les attentes irréalistes et odieuses que l’on a envers elle. Elle sacrifie son être aux autres.

Pour amener une personne à un tel état de soumission et de sacrifice auto-récompensés par conditionnement, il faut soit faire tomber maints obstacles soit les empêcher de se constituer.

Formulation comique qui suggère que Suzuna a du mal à concevoir qu'une personne puisse suivre ses propres désirs.

Formulation comique qui suggère que Suzuna a du mal à concevoir qu'une personne puisse suivre ses propres désirs.

Pour amener la petite asiatique à être une bonne élève, bonne épouse, bonne employée qui sourit tout le temps même lorsqu’elle veut mourir tant sa vie est insupportable, autant ne pas lui donner la moindre occasion d’explorer ses envies cela risquerait de lui permettre de mesurer l’échelle de son insatisfaction.

Lorsque l’on remonte jusqu’à la racine de l’individu pour l’empêcher d’avoir accès à ses envies véritables le seul obstacle qui se présentera toujours, c’est l’apparition de la libido à son adolescence. Oh bien sûr, on a vite fait de la moraliser, de l’envahir, de la soumettre, de la forcer, de la transformer en produit de consommation etc… toujours est-il qu’au moment où elle apparait, pendant une courte période, l’individu réalise qu’il a des envies propres qui sont plus importantes que la structure de la société dans laquelle il vit.

Tristement, une fois la libido accaparée, réorientée, dégradée, conditionnée, dressée, il ne reste plus aucun désir qui soit en position de s’opposer à la structure sociale. Comme le dit Herbert Marcuse il me semble, la société de consommation est la première à soumettre les individus en répondant à leurs « besoins. »

Au début de l’épisode, Suzuna est exactement à cet instant où sa libido s’empare d’elle pour la première fois.

Le soleil est à son zénith (Suzuna l’est également) et la jeune fille accourt vers son amoureux, habillée uniquement d’un bikini rouge (passion). La caméra la filme approcher, le point de focalisation se situant clairement sur son sexe. Lorsqu’elle s’écrit « Hayato-Kun, attend moi » elle exprime sa pulsion sexuelle.

"Attends-moi Hayato-Kun je veux des bisous !"
"Attends-moi Hayato-Kun je veux des bisous !"

"Attends-moi Hayato-Kun je veux des bisous !"

Il lui répond simplement « Suzuna » et elle ferme les yeux alors qu’ils s’apprêtent à s’embrasser. Cependant, avant que leurs lèvres ne se touchent Suzuna est transportée dans un endroit mystérieux, un building dévasté, décors post-apocalyptique en décalage avec la plage lumineuse de la seconde d’avant. Le monde s’est effondré.

Interdit au -18 ans. Pornographie : L’Amant démoniaque nippon. (6000 mots)
Interdit au -18 ans. Pornographie : L’Amant démoniaque nippon. (6000 mots)

Plus troublant encore, elle n’est plus en bikini et sa veste déchirée laisse apercevoir sa poitrine. A peine a-t-elle repris conscience qu’elle découvre du sang sur ses mains et se demande si elle a perdu sa virginité. Du sang coule effectivement entre ses cuisses, bien que sa culotte soit intacte.

Interdit au -18 ans. Pornographie : L’Amant démoniaque nippon. (6000 mots)
Interdit au -18 ans. Pornographie : L’Amant démoniaque nippon. (6000 mots)

Cette perte de virginité sortie de nulle-part peut être perçue comme le résultat d’avoir suivi pour la première fois une envie entièrement propre. Cette envie est dépeinte dans la scène précédente au cas où cela ne serait pas clair, Suzuna rattrape Hayato-Kun parce qu’elle le désire. Elle est donc confrontée à cette contradiction : sa personnalité est entièrement construite sur l’oubli de soi et Suzuna vient de se découvrir un désir qui n'est pas indirectement celui d'une autre personne mais bien le sien.

C’est cette virginité qu’elle perd, elle n’est plus innocente, elle veut. D’où le sang sur ses mains, elle est agente de sa défloration. Le démon s’est emparé d’elle (Comme de Sigourney Weaver dans le premier S.O.S. fantômes). C’est aussi simplement métaphorique que cela : elle a une folle envie de faire l’amour, or c’est mal, c’est donc un démon qui satisfait son envie.

Exister est un crime. La pupille de Suzuna est faite de sa main ensanglantée.

Exister est un crime. La pupille de Suzuna est faite de sa main ensanglantée.

Aussi politiquement incorrect cela soit-il de le dire, cette scène n’est donc pas celle d’un viol. On peut faire une comparaison assez simple pour l’expliquer. Imaginez une personne timide et renfermée qui aimerait sortir un peu plus, rencontrer des gens et faire des expériences. Elle se trouve un ami extraverti et populaire pour la forcer à se bouger. Lorsqu’il lui propose d’aller au cinéma, boire un verre, faire de l’accrobranche, en boîte, à des concerts, faire un bowling ou d’aller à n’importe quel événement, elle ne se sent jamais la force et a même de nombreuses objections mais s’en remet au final à lui parce qu’elle sait que si elle s’écoute, rien ne se passera jamais. C’est la même chose ici, Suzuna veut faire l’amour mais est étouffée par un nombre important d’obstacles psychologiques et culturels oppressants et violents. Si elle s’écoutait, elle resterait vierge jusqu’à la fin de ses jours, une idée terrifiante (peut-être plus que le viol). Elle rassemble alors juste la force de faire un pas vers lui, de donner le feu vert et ensuite advienne que pourra.

Cette initiative, aussi limitée soit-elle, différencie Suzuna d’une simple Belle au bois dormant qui attend patiemment (elle ronfle) qu’un prince charmant vienne la tringler. Suzuna dit/ressent son désir avant la moindre initiative de Hayato-Kun. L’ordre des choses est bouleversé, (d'où le bâtiment mystérieusement effondré) d’un seul coup, elle n’est plus une princesse mais une salope qui a déjà perdu sa virginité avec d’autres hommes, et Hayato-Kun n’est plus un prince resplendissant mais un démon qui va faire d’elle ce qu’il veut.

La logique ici étant que si la libido féminine est du type Belle au bois dormant -éveillée par un homme- une jeune fille qui montre une certaine autonomie a donc déjà nécessairement été réveillée par un autre homme. Ainsi, l’initiative de Suzuna convainc Hayato-Kun qu’il a été trompé, ce qui n’est pas un élément à prendre à la légère.

Hayato-Kun est aussi amoureux de Suzuna qu’elle l’est de lui, et tragiquement la prise d’initiative de la jeune femme devient un indice du pire. D’ailleurs, lorsqu’elle se demande si elle a perdu sa virginité, c’est à Hayato-Kun que la jeune fille pense immédiatement. Le fait de se réveiller à moitié nue, du sang entre les cuisses, ne la perturbe pas plus que ça. Ce qu’il y a d’horrible dans l’idée du viol pour elle, c’est que le pauvre Hayato-Kun va morfler ou pire ne voudra plus d’elle.

"Zut, je crois que j'ai perdu ma virginité dans le parking !"
"Zut, je crois que j'ai perdu ma virginité dans le parking !"

"Zut, je crois que j'ai perdu ma virginité dans le parking !"

Interdit au -18 ans. Pornographie : L’Amant démoniaque nippon. (6000 mots)
Interdit au -18 ans. Pornographie : L’Amant démoniaque nippon. (6000 mots)
Interdit au -18 ans. Pornographie : L’Amant démoniaque nippon. (6000 mots)
Interdit au -18 ans. Pornographie : L’Amant démoniaque nippon. (6000 mots)
Interdit au -18 ans. Pornographie : L’Amant démoniaque nippon. (6000 mots)

Qu’elle le soit à l’intérieur de la narration ou non, le scène est clairement écrite comme un fantasme. Suzuna découvre en elle une libido d’une force impressionnante et ce désir brûlant lui fait fantasmer une situation dans laquelle Hayato-Kun arrêterait de la prendre avec des pincettes. Elle réalise que tout le côté niais, innocent, inoffensif de sa relation avec lui ne correspond absolument pas à ce désir incroyablement violent qu’elle ressent d’être prise.

Elle rêve donc cette situation délicieuse où il la découvre encore fraichement déflorée, on ne sait pas comment, et où, à juste raison blessé, il décide qu’elle n’est qu’une nympho car la douleur de se dire qu’elle pouvait avoir plus envie de s’offrir à un autre plutôt qu’à lui est bien trop grande. Elle ne nie pas parce qu’elle pense également en être une. Suzuna n’est pas une nympho ou une salope elle a une libido normale, simplement ce qu’on appelle une « salope » correspond en réalité à une fille qui a une libido normale, donc lorsque Suzuna se découvre très vivante sexuellement, elle pense faire partie d’une catégorie bien particulière de filles à la libido sur-développée.

Quelle terrible tragédie alors qu’Hayato-Kun se dise qu’il peut faire ce qu’il veut d’elle puisqu’elle n’est qu’une nympho, elle aimera forcément ça !!! Et comment peut-elle le lui interdire alors qu’elle est dans cette position, dans cette tenue ? Quel argument lui opposer qui ne signifierait qu’elle est moins attirée par lui que par celui qui vient de la prendre/violer ? Comment oserait-elle faire un tel affront à celui qu’elle aime ?

J’espère que ma description fait bien sentir à quel point tout ce qui se passe est exactement ce dont Suzuna peut rêver. Cette situation désamorce un à un tous les obstacles qu’il y a à ce qu’Hayato-Kun et Suzuna puissent faire l’amour librement.

Par exemple, elle dit « non ». Est-ce que cela signifie qu’elle ne veut pas faire l’amour ? Non. Cela signifie qu’elle ne peut pas en porter la responsabilité. Elle ne peut pas l’assumer et si elle devait le faire cela lui gâcherait le plaisir. Alors elle crie « non » et Hayato-Kun la fait taire d’un baiser passionné auquel elle n’essaye pas d’échapper une seconde, qui ne lui inspire aucun dégoût et la met dans un état de transe assez drôle. « J’ai reçu un baiser d’Hayato-Kun. Mon premier baiser, c’est celui d’Hayato-Kun. »

Clairement, le Hayato-Kun il peut tout lui faire, elle dira « non » et sera aux anges. Il répète son prénom plusieurs fois. C’est important du point de vue où cela empêche la scène de devenir celle d’un homme qui découvre qu’une fille ne lui refusera rien et qui se fait plaisir. Ici, il est question d’un jeune homme amoureux d’une fille et qui réalise qu’elle ne lui refusera rien tout en prétendant le contraire. Donc il profite de la situation mais uniquement parce qu’il s’agit de la fille qu’il aime. Il est prêt à s’avilir, à devenir un démon, parce que c’est Suzuna qui trahit le fait qu’elle est prête. C’est elle qui fait de lui un démon.

Cette réflexion peut sembler complaisante et je tiens à souligner au contraire qu'elle ne l’est pas. Il me semble pertinent de considérer le rôle de Suzuna dans la transformation d’Hayato-Kun. Le jeune homme dépose son pouce sur la langue de la jeune fille et elle le lèche sans rechigner. Il répète une fois de plus son prénom, mais cette fois le désir irrépressible apparait dans sa voix, une langue gigantesque lui surgit de la bouche et vient lécher la joue de la jeune fille. Il conclut de l’attitude de Suzuna : « ce sont les stigmates d’une nymphomane. »

Beurk.

Beurk.

Je pense que le test du pouce pratiqué par Hayato-Kun est probant. Même s'il ne fait pas de Suzuna une nymphomane, il me semble qu'il indique bien qu'elle est ouverte à plus.
Je pense que le test du pouce pratiqué par Hayato-Kun est probant. Même s'il ne fait pas de Suzuna une nymphomane, il me semble qu'il indique bien qu'elle est ouverte à plus.

Je pense que le test du pouce pratiqué par Hayato-Kun est probant. Même s'il ne fait pas de Suzuna une nymphomane, il me semble qu'il indique bien qu'elle est ouverte à plus.

Le démon n’est que le miroir de la nympho. Bien qu’elle soit passive, Suzuna ne se perçoit pas comme une victime. Plutôt, elle voit le comportement de Hayato-Kun et sa transformation comme étant « sa faute », c’est elle qui fait de lui un démon. Pour autant, cette responsabilité indirecte n’a rien à voir avec le fait d’assumer sa libido.

3. Le viol.

Comme je ne parle pas japonais, je ne peux pas me porter garant de la précision des traductions. Toujours est-il que les dialogues vont dans le sens d’une réticence comique due au décalage dans les considérations de Suzuna et non d’une absence de désir réelle et tragique :

HK- Suzuna. Ce sont les stigmates d’une nymphomane (le fait qu’elle lèche son pouce). Permet-moi d’y goûter davantage. Alors voici la poitrine de Suzuna… compacte mais très douce au toucher.

S- Non, laisse-la tranquille. Tu me forces la main.

HK- De quoi ? On ne souhaite pas coucher avec moi ?

S- C’est quelque chose que l’on fait après s’être mariés. 

HK- Tes mamelons pointent copieusement. Ça t’excite, pas vrai ?

S- Non, je ne le suis pas…

HK- Tu n’as aucune raison de faire ta timide. Il n’y a que toi et moi ici tu sais.

S- Mais nous sommes toujours des amis. On n’a pas…

HK- Nous n’aurons plus à l’être désormais…

Il lui retire sa culotte sans la moindre difficulté. Elle se laisse tomber sur le dos, jambes écartées.

S- On ne peut pas faire ça Hayato-Kun.

HK- C’est là que tout va se jouer (il s’apprête à la pénétrer)

S- Tu ne réfléchis pas ou quoi ? C’est la pire des choses à faire !

HK- Bien que l’on t’ait défloré, c’est une chatte fascinante.

S- Non ne regarde pas. Non… si tu t’entêtes à ce point, ça va sortir. (elle urine) Non ! Ne regarde pas.

HK- C’est que l’on se fait encore dessus à cet âge ?

S- Pardonne-moi.

HK- Je ne vais pas te gronder pour si peu, Suzuna. Dans ce cas, pourquoi ne pas s’y mettre ?

S- Me dis pas que tu as l’intention de le faire ?

HK- Tu l’as déjà fait avec quelqu’un d’autre, et tu tiens à me rejeter ?

S- C’est faux, je ne sais rien de tout ça… mais j’aurais jamais fait des cochonneries avec un autre ! (il la pénètre) J’ai mal arrête !

HK- Rien que parce que je me suis inséré tu as mal ?

S- J’ai mal, j’ai mal, oui.

[…] (je ne comprends pas les traductions ici)

HK- Suzuna, tes entrailles sont si chaleureuses et détrempées.

S- J’ai mal, rien ne t’oblige à me frapper de l’intérieur et certainement pas à me retourner avec ta queue. Je vais mourir ! Je vais être totalement éventrée.

HK- Ta chatte est tellement extraordinaire que je pourrais me décharger en toi.

S- Me dis pas que tu parles de ton… arrêtes-toi ! Non ! Si tu le fais à l’intérieur, je vais tomber enceinte, je ne peux pas me le permettre.

HK- Il faut y aller Suzuna. (il éjacule en elle).

S- Non, il l’a vraiment fait. Je ne suis pas mariée et je vais avoir son enfant.

HK- Chéris bien notre protégé Suzuna… jusqu’à ce moment, j’abuserai de toi sans le moindre répit.

Il y a énormément de choses à noter dans ce dialogues. Tout d’abord, le fait même qu’il y ait un dialogue est important. Sous couvert d’être le vilain qui ne veut rien entendre des arguments de Suzuna, Hayato-Kun argumente sa position et répond aux objections de la jeune fille. Il accuse Suzuna d’être une nymphomane, donc en réalité d’aimer le sexe énormément (contrairement à une nymphomane il me semble). Elle reste silencieuse… parce qu’elle est d’accord avec lui. Elle ne peut pas le contredire.

Elle se plaint que le sexe vient normalement après le mariage, donc elle admet être chaude comme la braise mais que simplement « c’est pas bien ! » Il lui répond que ses mamelons sont durs et qu’à l’évidence elle est excitée donc, pour résumer, le mariage on s’en moque en cet instant… ce qui est un argument totalement pertinent en réalité puisqu’elle vient de perdre sa virginité. Le « crime » est déjà commis, ils n’ont plus rien à sauvegarder pour un mariage futur.

Certes, Hayato-Kun dit tout cela d’une voix de pervers mais cela fait partie du fantasme. La pauvre jeune femme élevée dans des principes de pureté, d’innocence et de « pas avant le mariage sinon tu es une fille sans valeur » ne rêve pas qu’elle trouve la force de s’élever contre toutes ces bêtises, non, elle rêve que l’homme qu’elle aime et désire plus que tout balaie toutes ces considérations d'un revers de la main.

Suzuna fantasme qu’Hayato-Kun soit aussi égoïste et autoritaire que ceux qui dirigent déjà sa vie.

"Oh mon dieu, que fait-il !?!"

"Oh mon dieu, que fait-il !?!"

"Ma culotte s'en va !"

"Ma culotte s'en va !"

"Trop tard, je n'ai pas réagi assez vite.. et je tombe en arrière les jambes écartées car sans ma culotte je perds tout équilibre."

"Trop tard, je n'ai pas réagi assez vite.. et je tombe en arrière les jambes écartées car sans ma culotte je perds tout équilibre."

L’argument qu’elle soulève ensuite pour s’opposer à leur rapport tient à leur statut d’amis. Hayato-Kun répond « nous n’aurons plus à l’être désormais. » J’ai d’abord compris cette remarque comme un signifiant de la force de son désir dans le sens où, si leur amitié devait en pâtir alors tant pis le sexe était plus fort. Cependant, je me demande si ça n’est pas simplement une demande en mariage qu’elle suggère. Ce qui serait parfaitement en cohérence avec l’idée de fantasme. Plutôt que de soumettre la libido au rituel social, le rituel social se soumet à la libido. « Nous nous apprêtons à faire l’amour alors évidemment, tu deviens ma femme. » L’acte sexuel est l’union véritable. C’est assez romantique.

Un à un, Hayato-Kun fait tomber les arguments de Suzuna qui ne lui en veut jamais, ne l’insulte jamais et n’essaye jamais de l’empêcher physiquement. Elle blablatte beaucoup mais elle semble avoir totalement oublié qu’elle a des mains. Ces objections finissent par s’approcher plus d’une réticence exagérée tellement superficielle et complice qu’elle en est drôle : « On ne peut pas faire ça Hayato-Kun. » « «Tu ne réfléchis pas ou quoi ? C’est la pire des choses à faire ! » « Me dis pas que tu as l’intention de le faire ? » « Me dis pas que tu parles de ton… arrêtes-toi ! Non ! Si tu le fais à l’intérieur, je vais tomber enceinte, je ne peux pas me le permettre. »

Interdit au -18 ans. Pornographie : L’Amant démoniaque nippon. (6000 mots)

A aucun moment Suzuna ne consent à ce qu’il est en train de se passer, de ce point de vue nous assistons donc bien à un viol. Cependant, si l’on prête attention aux répliques, il est clair que son non-consentement ne se résume qu’à une crainte du jugement social. Viol ou pas viol, les véritables criminels sont ceux qui l’ont conditionnée à rejeter sa libido et à croire que cela fait d’elle une mauvaise fille que de vouloir faire l’amour avec le garçon qu’elle aime.

Un autre aspect amusant du dialogue vient des compliments détournés qu’il contient. Hayato-Kun rassure Suzuna sur le fait que bien qu’elle ait perdue sa virginité, son sexe est toujours beau à ses yeux, ou sur le fait que sa poitrine lui convient bien qu’elle soit menue. Cela va jusqu’à « Suzuna, tes entrailles sont si chaleureuses et détrempées. » « Ta chatte est tellement extraordinaire que je pourrais me décharger en toi. » Bien sûr on peut se faire croire que ces remarques sont celles du violeur égoïste insensible qui se moque bien de réduire sa victime à l'état d'objet un peu plus, mais en réalité ces mots ont peu de chance de résonner comme des agressions aux oreilles de Suzuna qui est amoureuse d’Hayato-Kun. Au contraire, elle est fort probablement très heureuse de lui plaire et de tant l’exciter.

Interdit au -18 ans. Pornographie : L’Amant démoniaque nippon. (6000 mots)

Vient ensuite l’idée de douleur. Hayato-Kun s’étonne que Suzuna puisse avoir mal alors qu’il vient seulement de s’insérer en elle doucement. Evidemment, c’est le méchant violeur, sa parole n’a aucun poids, si elle dit qu’elle a mal et qu’il continue c’est parce qu’il ne pense qu’à son plaisir et se moque bien qu’elle souffre… sauf que Suzuna ne bouge pas d’un poil. Elle n’a aucune entrave, elle est parfaitement libre de ses mouvements. Et pourtant elle n’a même pas une tension réflexe due à la douleur, pas un mouvement de recul incontrôlé. Il faut se rappeler qu'il n'est pas en train de lui faire perdre sa virginité, c'est déjà fait.

Elle n’a pas mal. Sa douleur, c’est le plaisir coupable qui va lui arracher des cris d’une seconde à l’autre et qu’elle doit camoufler derrière un autre signifié. « J’ai mal, rien ne t’oblige à me frapper de l’intérieur et certainement pas à me retourner avec ta queue. Je vais mourir ! Je vais être totalement éventrée. » Cette phrase n’est que la description « maléfiée » du plaisir qu’elle prend, c’est la seule manière dont elle se permette de dire « Oh oui ! Prend moi fort ! Je te sens en moi ! ». « Je vais mourir » remplace « je vais jouir. » la petite mort = l’orgasme.  Je sais, c’est effrayant d’oser changer le sens des mots d’une manière si radicale mais bon, je pense sincèrement que l'on peut percevoir cette scène ainsi.

Un autre élément un peu plus éloigné de la sexualité s’insère également dans cette conversation. Il y a dans les coupes anatomiques de la pénétration, ou dans le passage où Hayato-Kun pousse Suzuna jusqu’au point où elle ne parvient plus à se retenir d’uriner, un aspect plus corporel qu’érotique. Je disais plus haut que la libido est fortement liée à la formation de l’individualité. Apprendre à assumer ses désirs, c’est apprendre que l’on n’est pas un ange, et apprendre que l’on n’est pas un ange, c’est apprendre que l’on est incarné. Hayato-Kun rappelle Suzuna à sa corporalité. Elle qui se voyait pure, innocente, désintéressée et par extension, immortelle (je n’exagère pas), il la rappelle à ses limites, à son incarnation, à sa mortalité. Elle crie « je vais mourir » alors qu’elle sent en elle le sexe de Hayato-Kun qui va lui faire perdre le contrôle d’elle-même. Elle fait l’expérience de son incapacité à résister à l’impact du monde sur elle (de la manière la plus agréable qui soit).

Cela suggère quelque chose d’assez dramatique en réalité car cela signifie que Suzuna est une personne terriblement soumise. Elle n’est que concession, politiquement correct, conformité et réponse aux attentes. Mais donc, le côté « cours de bio » de leur ébat est une manière de faire accepter son corps à Suzuna. Hayato-Kun lui dit qu’elle est belle, magnifique, son sexe, ses seins… il ne se formalise même pas lorsqu’elle urine sous ses yeux. Au passage, j’adore la fille qui se fait violer et qui s’excuse auprès de son agresseur parce qu’elle perd le contrôle de sa vessie. Cette « appropriation du corps » de Suzuna est présente dans le fait qu’Hayato-Kun la pénètre par tous les orifices possibles et imaginables, utilise ses seins pour se masturber, et va jusqu’à la mettre enceinte. On échappe uniquement au purement scatologique (ouf)… du moins dans cette vidéo. Cet aspect objectifiant est en réalité positif car il souligne qu’Hayato-Kun n’est pas en train de faire l’amour à une idée. Suzuna la sainte est désacralisée. Hayato-Kun ne la prend pas avec des pincettes, ne la traite pas comme une princesse, il suit son désir et c’est ce qu’il y a de plus excitant pour Suzuna, il la prend comme un être de chair et de sang, pas comme un signe linguistique.

Cela peut paraître une réflexion étrange mais dans une société ultra disciplinée, répressive ou compétitive, les êtres ont tendance à s’adapter jusqu’à en perdre totalement contact avec le monde qui les entoure. Ils ne deviennent plus alors que des « signes » porteur d’un sens.

Cette logique peut aller jusqu’au masochisme et à l’autodestruction. Si elle se sentait oppressée par son existence au point d’envisager le suicide, fantasmer que Hayato-Kun la viole puis la tue représenterait une forme de rébellion pour Suzuna. Le suicide signifierait une réappropriation désespérée de sa vie dans le sens où puisqu’elle ne semble pas avoir droit de la vivre en accord avec elle-même, Suzuna peut refuser de la vivre pour les autres. Être sacrifiée par Hayato-Kun représenterait un pas de plus dans la provocation puisqu’elle refuserait de donner sa vie à ceux qui l’oppressent, mais plutôt que de simplement la gâcher, elle la donnerait à celui qu’elle en juge le plus digne.

La femme au foyer qui s’ennuie à mourir rêve qu’une tribu de sauvages la kidnappe, la viole et la tue… puis s’imagine son égoïste de mari qui n’a pas su l’apprécier à sa juste valeur, trouver son corps inerte, érotisé dans la mort, et la pleurer à chaudes larmes. C’est d’ailleurs un peu le plan que l’on a de Suzuna après qu’Hayato-Kun ait éjaculé. Il y a une jubilation secrète de Suzuna d’être vu ainsi, du sperme coulant entre ses jambes, alors qu’on l’a opprimée toute sa vie pour qu’elle reste vierge jusqu’au mariage.

Ainsi, le fait d’être une victime et la forme précise que prend l’agression, forment des fantasmes communs chez les personnes qui sont enfermées dans des obligations qu’elles n’osent pas remettre consciemment en question.

4.Le Démon

Après cette première éjaculation de Hayato-Kun, la scène démoniaque commence… et je n’ai pas grand-chose à en dire de plus en fait.

Ce qui fait que les choses prennent cette tournure est que le rapport devient purement tourné vers le plaisir (je pense). La première pénétration était encore porteuse de sens : c’était la première fois qu’Hayato-Kun faisait l’amour à Suzuna. Premier baiser, première pénétration, premiers orgasmes. C’est là qu’ils trahissaient la société, détruisaient leur amitié et devenaient un couple. L’acte était encore chargé de toutes ces significations.

Lorsqu’une armée de tentacules surgit du dos du jeune homme, il est l’heure de se consacrer au plaisir (de Suzuna). Encore une fois, les événements répondent exactement aux envies de la jeune femme et son simplement habillés d’une connotation maléfique déculpabilisatrice. Il n’est plus question d’Hayato-Kun lui faisant l’amour mais de stimuler exactement tout ce qui peut procurer du plaisir chez Suzuna. Ces tentacules phalliques qui pénètrent, ou qui sucent les mamelons, ou qui compressent la poitrine répondent aux/épousent les envies de la jeune femme. 

Interdit au -18 ans. Pornographie : L’Amant démoniaque nippon. (6000 mots)
Dans la vidéo suivante, le démon a même amené son matos en prévision. Il ne lui manque que l'huile de massage.Dans la vidéo suivante, le démon a même amené son matos en prévision. Il ne lui manque que l'huile de massage.

Dans la vidéo suivante, le démon a même amené son matos en prévision. Il ne lui manque que l'huile de massage.

Si l’on ne se laisse pas duper par les apparences, ce viol démoniaque est en réalité aussi violent et horrible que la scène d’un film dans laquelle le personnage principal s’exclamerait « J’adore les pizzas aux fruits de mer, je crois que je pourrais facilement en manger deux complètes avant d’être gavé » et qu’un criminel odieux arrivait alors avec deux pizzas fruits de mer ET DEMI et OH MON DIEU ! le forçait à les manger avec un sadisme ignoble !

La manière dont l’agression est entièrement adaptée aux attentes du corps féminin n’aurait pas lieu d’être s’il n’était pas question de gentiment, sensiblement, donner du plaisir à une fille qui n’assume pas sa libido. Je trouve même très intéressant le sens anti-féministe que prend la fellation. Il y a soi-disant une violence dans la fellation dans le fait qu’elle fait taire la femme, qu’elle l’empêche de dire "non." La fellation incarne la domination patriarcale (Parce que c'est bien connu, on peut parler quand on fait un cunnilingus). Pourtant ici, il est plutôt question de l’inverse, Suzuna est soulagée d’avoir l’excuse parfaite pour ne plus parler. L’empêcher de parler c’est lui permettre d’échapper à l’oppression patriarcale (qui vient autant de sa mère que de son père). Elle ne peut plus dire « non, c’est pas bien ! non, il ne faut pas ! Non ceci, non cela ! » Hayato-Kun la fait taire, quel bonheur, elle peut se consacrer à son plaisir (sucer son sexe) sans plus se prendre la tête.

Un détail qui m'avait échappé et qui pourtant est très présent: nous avons accès aux pensées de Suzuna. Nous sommes donc bel et bien dans sa tête. C'est son fantasme à elle. On voit sur ce plan où elle jouit que la jouissance est également l'utilisation "complète" de son corps. Oui, elle a un orgasme vaginal (et anal) mais elle est également enceinte, ses seins perdent du lait, et elle suce une tentacule phallique. L'orgasme est une forme de réappropriation de son corps, de ré-incarnation.

Un détail qui m'avait échappé et qui pourtant est très présent: nous avons accès aux pensées de Suzuna. Nous sommes donc bel et bien dans sa tête. C'est son fantasme à elle. On voit sur ce plan où elle jouit que la jouissance est également l'utilisation "complète" de son corps. Oui, elle a un orgasme vaginal (et anal) mais elle est également enceinte, ses seins perdent du lait, et elle suce une tentacule phallique. L'orgasme est une forme de réappropriation de son corps, de ré-incarnation.

Il est important de noter que l’aspect démoniaque tentaculaire est à peine remarqué par Suzuna. Ses réactions ne se font qu’en fonction de la métaphore, elle ne réagit pas à la vue d’un démon plein de tentacules. Elle ne devient pas folle de terreur et ne redoute pas de se faire massacrer. Elle réagit à un Hayato-Kun qui lui fait tourner la tête tant il lui procure du plaisir.

S’il y a une chose que je ne comprends pas trop, c’est le besoin de voir le ventre de Suzuna gonfler. Cela va peut-être dans la continuité de l’appropriation totale du corps, mais j’ai tendance à percevoir la grossesse comme quelque chose de totalement étranger à l’acte sexuel donc cela vient sans doute de moi. J’imagine que Suzuna (ou une femme) peut fantasmer qu’un homme la met enceinte.

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Après l’intense session de pénétrations tentaculaires, Suzuna reprend ses esprits doucement en répondant à l’appel de son prénom. « Suzuna. Suzuna. » « Hayato-Kun ». Elle ouvre les yeux et sourit à la vue non pas de son ami, mais de trois versions de celui-ci. « Il y a Hayato-Kun tout partout. » Les positions s’enchainent, Hayato-Kun continue de couvrir Suzuna de compliments qui font même un peu sourire : « Tu es l’excellence même. » « Tu es magistrale. » « Tu es parfaite Suzuna. »

Ça continue, encore et encore, et Suzuna finit par jouir. Le rapport s’achève par un plan du dessus d’une Suzuna toute heureuse. Tout le monde ri et est content.

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5. L'Angle masculin

Aaah, la fille qui commence par dire « non » et finit par dire « oui, » l’archétype du fantasme macho. Depuis des décennies le féminisme a collé des baffes aux odieux violeurs qui osaient ne serait-ce que flirter avec cette idée abjecte et irresponsable. Dire qu’une fille dit d’abord « non » puis « oui » n’est qu’une excuse pour violer tout ce qui passe, c’est le bon moyen de faire ce qu’on veut quand on veut, et d’exercer son pouvoir de mâle dominant comme bon nous semble, et de se faire croire que la masculinité peut tout convertir ou tout vaincre etc… évidemment, ce point de vue décrit une certaine réalité. 

Il n’empêche, il n’y a pas que des vilains machos dans la vie et beaucoup de femmes ont fantasmé et fantasment encore qu’elles se font violer. Ou capturer par des sauvages. Ou enlever par des extraterrestres. Ou sélectionner par un démon tout puissant pour porter ses progénitures et ainsi sauver l’humanité. Ou menacer d’une mort à laquelle elles ne peuvent échapper qu’en satisfaisant les désirs d’un roi particulièrement dur à contenter. Ou que l’homme invisible leur rend visite une nuit, ou l’incroyable Hulk. Ou qu’elles tombent dans la cage d’un gorille que le zoo avait isolé pour lui envoyer une femelle avec laquelle il devait se reproduire etc…

J’imagine que des hommes peuvent fantasmer cette scène de viol démoniaque car les rôles masculins et féminins ont spontanément tendance à s’adapter les uns aux autres. Entre hétéros évidemment. Si les femmes hétéros ont tendance à être d’une certaine manière dans une culture donnée, les hommes hétéros auront tendance à épouser cette personnalité. Si la femme est pure, innocente et naïve, l'homme sera immoral, coupable et manipulateur.

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C’est l’un des aspects qui m’intéresse dans cette vidéo. Aujourd’hui les féministes et autres LGBT chargent les hommes hétéros de tous les maux de la terre sans jamais à aucun moment parler du fait que les rôles féminins et masculins ont été créés de manière complémentaires. C’est bien beau de voir tous les mecs comme des violeurs potentiels ou en devenir (voir la vidéo absolument immonde de CareNorway là-dessus), on peut aussi rappeler que les pauvres gars ont été élevés à toujours être celui qui veut tout, qui paye tout, qui prend toutes les initiatives et toutes les humiliations, porte toutes les responsabilités et cela, en fermant sa gueule.

Je pense que la plupart des gens qui regardent cette vidéo y voient un monstre masculin abuser de l’innocence, un exemple de plus des méfaits de la masculinité vile, sale et insensible. Mais en réalité, c’est Hayato-Kun qui est détruit. C’est lui qui doit accepter de devenir un monstre pour qu’enfin sa copine se retire les doigts du cul et accepte de faire ce qu’elle veut clairement faire et qu’elle a initié.  Suzuna a eu exactement ce qu'elle voulait à la fin de la scène et, luxe ultime, elle n'a même pas à assumer cet acte violemment condamné par la société dans laquelle elle vit.

Une personne qui croit réellement en l’égalité des sexes, sait que la domination masculine n’est qu’une illusion. Que le véritable Hayato-Kun aura aussi peur que Suzuna lorsqu’ils feront l’amour pour la première fois. Il aura même plus peur car lui peut avoir une éjaculation précoce, ou au contraire ne pas parvenir à avoir une érection parce qu’il est trop stressé. Il a peur d’être humilité et émasculé, une douleur qui reste, Suzuna a peur d’avoir un peu mal parce qu’elle perd sa virginité. Elle fantasme un démon qui assume ce qu’il veut, qui n’a pas peur qu’elle le juge ou le rejette, un démon qui a dix sexes, qui sait exactement s’y prendre et n’hésite en rien. C’est avec ce démon que les garçons entrent en compétition lorsqu’ils approchent une fille comme Suzuna.

  1. Conclusion

Je trouve l’aspect excessif de cette vidéo très pratique car il rend son décodage assez facile.

La personne concernée par le fantasme n’assume pas sa libido => Elle se fera donc violer.

Elle perçoit le sexe comme maléfique => Il y aura un élément porteur d’un aspect démoniaque.

Elle est amoureuse, attirée par un jeune homme précis => c’est lui qui devient le violeur/démon.

En réalité, elle adore le sexe => Il sera super expérimenté et aura tous les attributs possibles et imaginables pour la contenter sans qu’elle ait à rien demander. Il devient même trois.

Elle a peur de ne pas être attirante => Il la couvrira de compliments tout au long de leurs ébats.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, dans cette vidéo Suzuna est au final traitée comme une princesse. Elle obtient exactement tout ce qu’elle veut et c’est Hayato-Kun qui s’adapte à elle à 100% et qui en plus accepte de faire croire qu’il a tout fait pour lui égoïstement et sans le moindre égard pour l’opinion de sa copine.

La seule chose à laquelle Hayato-Kun accède, c’est un rapport sexuel avec la fille qu’il aime, mais à quel prix ? Il est devenu un violeur, un monstre qui a abusé d’elle. Métaphoriquement, le monstre c'est celui qui ne peut pas être aimé, donc Suzuna peut aimer Hayato-Kun tant qu'elle veut, pour pouvoir se conduire comme il le fait il doit accepter de perdre le sentiment d'être aimable.

Je me mélange un peu les pinceaux entre le métaphorique et le littéral ici. Admettons que cette scène soit un fantasme, Hayato-Kun et Suzuna auront néanmoins réellement une première fois tous les deux. Or, la manière dont Suzuna perçoit le sexe aura forcément un impact sur le véritable Hayato-Kun, qui n’est certainement pas le monstre invincible, insensible et hyper-performant du fantasme.

La victime de l’histoire, ça sera le gamin qui aura le sentiment d’être le seul à vouloir faire l’amour, qui aura le sentiment qu’il la force, qu’il la gêne, qu’il la salit, qu’il fait mal l’amour, qu’il la réduit à l’état d’objet, qu'il est égoïste et obsédé etc… alors que le problème c’est qu’elle ne peut pas assumer.