Curse of Chucky: Un Petit effet sympathique. (150 mots)
Je suis en train de parcourir la franchise Chucky qui est bien plus sympathique que je ne l’aurais cru, troisième film mis à part.
Ce soir c’était Curse of Chucky et j’avais bien envie de pointer du doigt un petit effet bien trouvé, pas de lecture alternative ici, même si le film me paraît suffisamment complexe et subtil pour en contenir une.
Allons-y donc pour cet effet. Nica prépare un repas à des invités.
Chucky verse de la mort aux rats dans une assiette, nous ne savons pas laquelle et lui ne sait pas qui se verra offrir son bouillon de culture.
La caméra filme la table du dessus et nous offre un joli barillet de revolver qui tourne et dont une seule chambre sera mortelle, comme à la roulette Russe.
Un effet bien sympathique donc.
Plus tard dans le film, il y avait un effet bien moins élaboré et plus agréable dans sa subtilité : Lorsque Nica, qui est handicapée, doit monter les escaliers sans l’aide de ses jambes, la caméra la filme du dessus et s’éloigne d’elle pour nous donner une vue d’ensemble. Or la pénombre produit l’impression que l’escalier est suspendu au dessus d’un gouffre sans fin (du genre de ceux de Star Wars), une très bonne description de la situation psychologique de Nica à ce moment du film, non pas parce qu’elle doit monter les escaliers mais parce que sa mère vient de mourir, que sa sœur veut revendre la maison dans laquelle elle vit et qu’elle vient également d’apprendre que son père véritable est sans doute un tueur psychopathe. Beaucoup de choses à encaisser.
Pas besoin d'être David Lynch pour faire du décor un véhicule de représentation de la psyché des personnages. C'est très agréable quand les images d'un film dépassent leur sens littéral. C'est d'ailleurs une grande part du fun.
Lost Away (37m16s) J'aime bien Lynch, mais il est agaçant de le voir être considéré comme un génie alors que ce qu'il fait de particulier c'est rendre immanquables des effets que d'autres réalisateurs utilisent sans pour autant les imposer. Dans combien de film un personnage explore-t-il un lieu obscur comme métaphore de l'exploration de son inconscient ? Beaucoup. Mais chez Lynch la pénombre est surnaturelle et le personnage la regarde directement, alors vous comprenez, une telle lourdeur assumée c'est forcément du génie. Mais bon, je rigole, les films que j'ai vu de lui étaient très bons. C'est juste que j'aimerais que les gens se rendent compte que tous les réalisateurs se permettent des effets similaires aux siens mais que simplement, leur compréhension n'est pas nécessaire à la compréhension du film.
Le film It Chapter 2 (2019), du Ça Freudien, l'inconscient, contient évidemment un nombre incalculable de ces représentations visuelles de fenêtre sur l'inconscient.
Autre élément, dans Lost Highway, le personnage incarné par Bill Pullman change soudainement d’apparence à un moment du film. Il devient plus jeune. Je ne me souviens plus suffisamment pour dire s’ils se croisaient ou non mais en tout cas, il y avait ce dédoublement de personnage principal déroutant.
Dans Curse of Chucky, la sœur de Nica emploie une jeune fille au pair qui lui ressemble. Et que lui fait-elle ?
Le sens n'est pas que la sœur de Nica veut coucher avec elle. Au travers de cette relation amoureuse avec un double de Nica, on voit que la sœur voudrait avoir un pouvoir absolu sur elle, comme elle l'a sur sa maîtresse transie.
Toujours est-il que nous sommes devant un exemple de double du personnage principal utilisé pour véhiculer du sens, comme dans Lost Highway.