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Til Death Do Us Part: Discussion sur la transexualité. (800 mots)

Publié le par Kevin

Til Death Do Us Part: Discussion sur la transexualité. (800 mots)

Je parlais il y a quelques mois de l’apparition de films dans lesquels il semblait suggéré que l’un des personnages féminin était en fait un homme/garçon trans : The Book of Henry, A Simple Favor, M3gan.

Je ne me souviens plus suffisamment de A Simple Favor pour l’inclure, mais je sais que Book of Henry et M3gan contenaient des éléments contradictoires profonds qui m’avaient mené à m’interroger et à rejeter la lecture la plus accessible du film.

L’absence de problématique profonde de Till Death Do Us Part est bien plus frappante. Le film nous raconte l’histoire de deux assassins qui décident de quitter l’organisation dont ils font partie pour se marier.

Til Death Do Us Part: Discussion sur la transexualité. (800 mots)

Lors de leur lune de miel ils rencontrent leurs équivalents futurs, de vingt ans leurs aînés, deux autres assassins qui ont eux-mêmes quitté l’organisation et ont passé leur vie sur un yacht à parcourir le monde. Cette rencontre va confronter le mari et la mariée à un désaccord. Finalement, lui, préférerait retourner vivre au sein de l’organisation, accepté, que de passer sa vie à fuir. La mariée veut échapper à sa vie d’avant coûte que coûte.

Ce clash engendre l’événement qui constitue la majeure partie du film, les garçons d’honneurs viennent rechercher la mariée chez elle pour l’emmener bon gré mal gré et, comme nous avons affaire à des assassins, le tout tourne à la tuerie joyeuse.

Je pense que n’importe quel spectateur peut sentir qu’il manque quelque chose à cette histoire.

La mariée explique le problème... vaguement... parce que le véritable problème reste un non dit du film.

La mariée explique le problème... vaguement... parce que le véritable problème reste un non dit du film.

Déjà, nous en apprenons la plupart des éléments par la bouche des personnages. L’université, le « job », l’interdiction d’être en couple, le socle de l’intrigue nous est lancé au visage dans une exposition maladroite alors que les deux époux se baladent sur la plage. Ce sont tous des assassins mais il n’y aura aucun flashback sur une quelconque de leurs missions.

"On fait la course ?" Rivalité entre les deux amoureux. Tiens donc ! Ils ne se complètent pas ? Il n'est pas évident que c'est l'homme qui va gagner ?

"On fait la course ?" Rivalité entre les deux amoureux. Tiens donc ! Ils ne se complètent pas ? Il n'est pas évident que c'est l'homme qui va gagner ?

De même, ce sont tous des assassins, or la plupart se battent très mal et se conduisent terriblement stupidement. Ils ne semblent même pas avoir conscience que s’ils se font tuer, ils sont morts. Le ton du film est très grotesque et ridicule, ce qui le rend un peu plus léger mais n’aide pas à comprendre ce qui devrait nous paraître important dans cette histoire.

Petite croix gammée subtile en haut à gauche. Scène métaphorique de l'amputation d'un pénis pour en faire un pseudo vagin artificiel. Je ne plaisante pas.

Petite croix gammée subtile en haut à gauche. Scène métaphorique de l'amputation d'un pénis pour en faire un pseudo vagin artificiel. Je ne plaisante pas.

Et d’ailleurs, il y a également un problème de ce point de vue : aucun des personnages n’inspire de sympathie. La mariée a l’air tout aussi cinglée et détestable que tous les autres personnages. On se retrouve devant un massacre sans enjeu. Les combats à mort sont toujours gênants lorsqu’on ne craint pour la vie d’aucune des personnes impliquées.

Bref, cette intrigue creuse tend à faire prendre une dimension plus abstraite à ses éléments.

Par exemple, on peut facilement se demander pourquoi la seule personne qui veut quitter l’organisation à tout prix et va donc devenir la cible du groupe, s’avère être la seule femme de l’organisation que l’on va rencontrer. Correction, il y a une autre femme, celle qui a également quittée l’organisation pour vivre avec son mari sur le Yacht.

Pourquoi n’y a-t-il pas de femme à la poursuite de la mariée ? Il est difficile de prétendre que ça n’est pas étrange.

Alors bon, voilà, je vais le dire : parce que ce film est une métaphore de la transexualité. L’organisation d’assassins, c’est la masculinité et le personnage principal féminin, ainsi que l’autre femme qui s’est échappée de l’organisation, sont des hommes.

Til Death Do Us Part: Discussion sur la transexualité. (800 mots)

Ces deux femmes ont toutes les deux un physique qui correspond au rôle. Je n’entends rien de méchant dans cette remarque, simplement que ces deux femmes ont un côté masculin, un côté « retravaillée » au bistouri, qui les rends adéquates pour le rôle.

L'héroïne donne ce sentiment d'une tête vissée sur un corps qui n'est pas le sien.

L'héroïne donne ce sentiment d'une tête vissée sur un corps qui n'est pas le sien.

Til Death Do Us Part: Discussion sur la transexualité. (800 mots)

Le film commence sur le mariage et l’on voit la mariée devant un triple miroir qui traduit ses personnalités multiples, ou ses hésitations.

Til Death Do Us Part: Discussion sur la transexualité. (800 mots)

En entrant dans l’église, elle observe avec tristesse, une mère qui porte son bébé. Elle ne pourra pas avoir d’enfant. La question est même abordée plus tard dans le film avec le couple « du futur. » L’impossibilité d’avoir un enfant est un indice.

Til Death Do Us Part: Discussion sur la transexualité. (800 mots)
Til Death Do Us Part: Discussion sur la transexualité. (800 mots)

Le marié est très fade parce qu’il représente le partenaire masculin primordial de toute femme, sans personnalité. Alors que les hommes d’honneurs sont des individus plus élaborés. Sachant qu’il n’y a aucun homme dans l’histoire qui rejette la transexualité. Ces hommes sont tous définis par leur acceptation de la mariée en tant que femme éligible. On suit alors ce qu’il se passe lorsque ce chemin est suivit… entre autre, la mariée ne trouve jamais l’équilibre qu’elle cherche. Elle rejette trop son origine et finit par exterminer le sexe qu’elle quitte.

Les duels s'aventurent dans cette zone gênante où la femme a le dessus mais qu'on sent que ça n'est pas très crédible. Kill Bill faisait bien plus attention à ça. Par exemple, il est ridicule que Kiddo puisse vaincre les Crazy 88 toute seule, mais elle le fait au katana. La mariée de Til Death do Us Part affronte ses adversaires masculin au corps-à-corps. La suspension d'incrédulité s'effrite rapidement. S'ils sont censés tous êtres des assassins professionnels, ça ne fonctionne pas... à moins que la mariée soit elle aussi un homme.

Les duels s'aventurent dans cette zone gênante où la femme a le dessus mais qu'on sent que ça n'est pas très crédible. Kill Bill faisait bien plus attention à ça. Par exemple, il est ridicule que Kiddo puisse vaincre les Crazy 88 toute seule, mais elle le fait au katana. La mariée de Til Death do Us Part affronte ses adversaires masculin au corps-à-corps. La suspension d'incrédulité s'effrite rapidement. S'ils sont censés tous êtres des assassins professionnels, ça ne fonctionne pas... à moins que la mariée soit elle aussi un homme.

Parce qu’au passage, l’un des autres éléments problématiques du film vient du fait que les hommes qui viennent chercher la mariée, sont moins agressifs qu’elle, c’est elle qui provoque la tuerie généralisée.