Quatre Etoiles : Stéphane est l'amour d'adolescence de France (600 mots)

Je n’ai pas trouvé de moyen de faire de captures d’écrans pour ce film.

Alors ça sera sans capture. Et rapide.

Je viens de voir Quatre Etoiles et euh… ben… c’est simple, José Garcia est l’amour d’enfance d’Isabelle Carré.

La problématique centrale du film tourne autour de la nécessité de connaître quelqu’un pour l’aimer.

Elle est visiblement explorée avec le personnage de René (François Cluzet) qui tombe amoureux de Franssou (Isabelle Carré) en une minute et est prêt à transformer sa vie pour elle.

C’est d’ailleurs assez puéril de sa part. Il a clairement la maturité d’un ados (il dit lui-même qu’il a 15 ans), lorsqu’il pense que l’objet féminin de son amour peut légitimement le définir lui-même intégralement.

Mais cette problématique est également présente dans la relation entre Stéphane Lachesnaye (José Garcia) et France Dumanoir.

La jeune femme l’espionne une journée à son hôtel quatre étoile, se met à le suivre, s’invite dans sa vie et cherche obstinément à lui arracher un intérêt sexuel/amoureux.

France a obtenu 50,000 euros en héritage et l’on se demande bien à quoi elle joue. Premier piège du film, on pense qu’elle cherche du luxe alors qu’en réalité, elle veut retrouver son amour d’ados. Clairement, le film préfère l’amour et l’eau fraîche au pognon… c’est d’ailleurs peut-être la raison pour laquelle René est rejeté si impitoyablement.

En attendant, France fait donc du rentre-dedans violent à Stéphane qui va la traiter comme on doit traiter une femme qui se conduit comme ça : Clef de bras, patate dans la figure.

Elle lui reprochera à la fin du film d’être égoïste, elle sait tout de sa vie, il ne lui a posé aucune question sur la sienne. La vérité, c’est qu’il sait parfaitement qui elle est.

Les parents de France Dumanoir sont morts. On ne sait pas comment (à moins que cela m’ait échappé) mais il est à supposé qu’ils sont morts d’un accident de voiture. A la fin du film, Stéphane caresse France alors qu’elle est au volant. La scène est assez érotique et se termine par un accident ridicule.

Les parents de France sont morts lorsqu’elle était adolescente, elle a eu une histoire avec Stéphane, peut-être juste une nuit. Elle a probablement été obligée de déménager à cause du drame et s’est construit une vie de sécurité et de prudence. La vie dans laquelle on la trouve au début du film.

Stéphane a été traumatisé et n’approche plus des femmes. Le luxe dont il s’entoure est un substitut à l’amour. Pour lui tout était beau quant il était amoureux de France.

Lorsqu’il la retrouve, il refuse de la reconnaître parce que cela représente un trop grand risque. Lui donner une nouvelle occasion de lui arracher le cœur.

Nous sommes donc face à un film qui joue intelligemment sur deux tableaux. L’intrusion de France dans l’intimité de Stéphane qui permet de dépeindre la violence sexuelle dont les femmes peuvent faire preuve à l’égard des hommes lorsqu’elles se croient tout permis simplement parce qu’elles sont attirantes et une histoire de deuil dramatique qui permet de montrer le comportement sexuel immature d’une jeune femme qui ne sait pas comment atteindre un homme affectivement, et donc un drame qui permet de dépeindre le fait que les hommes ont des affects, des sentiments et ne sont pas que des jouets.

Triste conclusion cependant. Stéphane ne reconnaît jamais France. Ils ne reparlent jamais de leur expérience et ils détruisent René, le traumatisme est déplacé sur quelqu’un d’autre. France finit en sorte de prostituée de Stéphane, à son service. Elle se rabaisse au plus bas pour se faire accepter. Sa sexualité est dégradée au maximum.