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Forrest Gump : Une Critique de la version officielle de l'histoire Américaine (2262 mots)

Publié le par Kevin

Forrest Gump : Une Critique de la version officielle de l'histoire Américaine (2262 mots)

Je me souviens qu’à la fin des années 90, j’avais été troublé par la critique virulente que Télérama faisait de Forrest Gump (Comme celle de La Ligne Verte). Ce que le programme télé reprochait au film, c’était sa vision simpliste de l’histoire de l’Amérique qui permettait de la laver de tout ce qu’elle pouvait avoir de douteux. L’exemple principal étant la guerre du Vietnam réduite à un simple carnage tragique. J’avais trouvé cet argument intéressant à l’époque même s’il me mettait mal-à-l’aise puisque j’adorais le film.

Avec le 11 Septembre et la guerre en Irak, j’appris qu’en Amérique, s’engager dans l’armée donnait également droit à une bourse d’étude, ce qui avait pour conséquence que beaucoup de soldats étaient en fait des jeunes hommes issus des couches sociales pauvres qui voulaient grimper les échelons de la société, donc très souvent des noirs, ce qui faisait de la guerre, parmi d’autres choses, une manière de se débarrasser de la misère et du chômage. Ah, cette bonne vieille terre d’opportunités capitalistes autodestructrices.  (à ce sujet)

Je repensais immédiatement à Bubba de Forrest Gump, l’ami noir adorable qui meurt dans les bras de Forrest après une fusillade dans la jungle durant la guerre du Vietnam. Je comprenais soudain mieux ce qui pouvait énerver Télérama dans cette représentation. Si Bubba était là non pas pour son pays mais dans l’espoir de se construire un avenir, sa mort était d’autant plus horrible et le film passait cette horreur sous silence. (Et évidemment le fait que l’Amérique n’a rien à faire là).

Plutôt que de me dire que je me trouvais soudain face à un magnifique essai propagandiste, c’est l’imbécilité de Forrest Gump qui me restait en tête : « Forrest Gump est un imbécile, évidemment qu’il n’aura pas ce regard critique virulent sur la politique de son pays. »

Voici donc le sous-texte de Forrest Gump : Forrest est un imbécile et à chaque fois que son compte-rendu de l’histoire de l’Amérique vous semble juste, c’est que vous devriez vous poser des questions. Forrest est par définition un narrateur biaisé, et c’est votre boulot de retrouver la vérité cachée entre les lignes.

Sa phrase étrange « N’est stupide que la stupidité » est en anglais « Stupid is as stupid does » que l’on pourrait traduire par « Ce sont les actes d’une personne qui nous permettent de juger de sa stupidité. » De ce point de vue, Forrest Gump n’est pas clairement stupide ; on le verra tout au long du film ne faire que de belles choses, sans violence, sans arrière-pensée. Il accomplit plein de trucs impressionnants et on garde sur lui un regard bienveillant, tout heureux que nous sommes de le voir trouver sa place dans la société, heureux de voir l’innocence l’emporter sur le reste. D’ailleurs, n’est-ce pas la base de la critique de télérama : le film ferait croire que l’Amérique est foncièrement innocente alors qu’évidemment, elle ne l’est absolument pas.

Le retard mental est une réalité très triste et douloureuse à laquelle on n’a pas nécessairement envie de s’exposer régulièrement (surtout quand elle ne nous concerne pas directement) et qui est rendue bien plus supportable si le film contient des éléments merveilleux, drôles et légers. Notre sensibilité nous pousse donc à refouler quelque peu celui du personnage principal, on veut le voir heureux, on veut qu’il ait une vie qui mérite d’être vécue, on veut des succès, de l’amour, du sexe etc… on pousse même la faiblesse jusqu’à se faire croire qu’être un simplet donne accès à des vérités philosophiques profondes : « Ma maman disait toujours, la vie c’est comme une boîte de chocolat. On ne sait jamais sur quoi on va tomber. »

Pourtant, il y a un moment où il faut arrêter le délire complaisant. Avoir une vision simpliste du monde ça existe tout autant que l’inverse : parvenir à appréhender la complexité de nos existences dans nos sociétés incroyablement complexes. Prétendre qu’un enfant ou un attardé ont accès à des vérités profondes est un moyen de décrédibiliser ceux qui réfléchissent et qui ont un regard critique (parce qu'ils ont aussi très souvent un regard éthique qui n'aide pas la croissance économique).

Notre envie d’éviter de constater la violence du retard mental ainsi que sa tristesse va nous pousser à être excessivement tolérant vis-à-vis de Forrest et à simplement rire du compte rendu de son existence sans réfléchir à ses limites. Or, c’est en admettant que Forrest est très limité dans sa compréhension du monde qui l'entoure que le véritable sens du film devient accessible.

Forrest Gump : Une Critique de la version officielle de l'histoire Américaine (2262 mots)

I. Heureux les simples d’esprits car les portes du paradis capitaliste leur sont ouvertes.

Métaphoriquement, Forrest Gump est l’incarnation du sous-homme. Il a besoin d’un appareil pour se tenir debout. La posture debout, d’un point de vue évolutionniste, c’est ce qui a permis l’évolution du cerveau. Plus le singe se dresse, plus il s’approche de l’homo-sapiens, de l’individu pensant. Forrest n’en est pas là.

Son instinct de survie lui est donné par Jenny qui lui apprend à courir. Sans elle, rien ne lui arriverait jamais de positif. A part ça, il ne fait qu’obéir bêtement, mécaniquement, sans jamais réfléchir.

Et quelle vie attend ce sous-homme ? La vie la plus absolument exceptionnelle qui soit. Forrest est l’américain parfait à tous les niveaux : quarterback au lycée, héro de guerre, self-made man, businessman hors-pair, milliardaire, champion sportif, il rencontre John Lennon, il rencontre Elvis, il rencontre plusieurs présidents, il a un enfant d’une magnifique femme blonde aux yeux bleus etc… Vous pensez que ce film est une célébration des valeurs américaines qui permettent même aux plus idiots de réussir, réfléchissez une seconde.

Forrest Gump est un pamphlet ultra-violent qui vous dit que la belle histoire de l’Amérique est l’histoire de l’éradication des individus pensants et de la glorification des robots décérébrés. Rien de moins. L’Amérique veut de ses citoyens qu’ils soient Forrest Gump.

Cet argument va à un point de radicalité que l’on développe rarement : la stupidité est parfois la qualité principale pour effectuer une tâche car devant une tâche répétitive ridicule l’esprit devient une interférence (travail à la chaîne).

On s’amuse du fait que Forrest soit si rapide pour faire et défaire sa mitraillette dans le camp d’entrainement mais l’idée derrière cela est que cette tâche mécanique correspond exactement aux capacités de son cerveau. Il est meilleur à cette tâche qu’une personne intelligente. (Il sera d'ailleurs qualifié de génie pour sa rapidité).

Idem pour le ping pong, il devient excellent à ce sport parce qu’il suffit de suivre la balle et de taper dedans -évidemment c’est faux, dans la réalité n’importe quel sport compétitif demande une capacité d’anticipation et de lecture du jeu de l’adversaire- mais dans le film, les talents de Forrest au Ping Pong sont à relier à son imbécilité. Le sport reste une activité symboliquement opposée de la réflexion intellectuelle.

Au-delà de sa pensée mécanique sans nuance, Forrest Gump a un autre atout dont on ne parle jamais non plus : il se soumet à l’autorité comme à un Dieu. Lorsque l’on critique les personnes qui se soumettent excessivement à l’autorité, notre jugement repose sur une idée d’hypocrisie intéressée: le larbin cherche à être bien vu par son chef pour obtenir quelque chose en retour. Ce n’est pas de cette logique dont il est question avec Forrest. Transformer une autorité en Dieu, cela signifie retourner à un stade psychologique qui précède la chute du paradis, la dégustation du fruit défendu, cela signifie accepter de soumettre son être entièrement à celui qui ordonne, abandonner son agence et son droit à une pensée autonome. Lorsqu’on demande à Forrest de monter et démonter une mitraillette, s’il le fait si rapidement c’est parce que la seule chose qu’il a en tête, c’est de se conformer à l’attente qu’on vient de lui exposer. Or, cette approche de l’existence permet réellement d’exceller à un nombre incroyable de choses. Si vous ne voyez pas de quoi je parle, pensez aux enfants doués en tout qui le sont pour plaire à des parents divins (et tyranniques), ou aux anorexiques qui sont incroyablement « intelligentes. » Ces personnes n’ont absolument pas des capacités intellectuelles supérieures à la moyenne, elles se trouvent uniquement dans un environnement psychologique (nocif) de soumission absolue à une autorité unique qui débride (certaines de) leurs capacités.

Il existe de nombreuses situations où être intelligent n’est pas un avantage. D’ailleurs, je réalise en écrivant ces lignes que notre culture, en s’appuyant sur la théorie Darwinienne, glisse lentement vers une vision de l’intelligence qui serait : être la personne la plus adaptée à son milieu. Or, une telle définition est biaisée puisque justement, un environnement peut tout à fait favoriser l’imbécilité. Cette définition situationniste de l’intelligence est une simple célébration de l’arrivisme le plus primitif et de la destruction de toute valeur, donc de la stupidité.

Bref, l’intelligence n’est pas nécessairement un atout et un environnement culturel "adéquate" peut parfaitement engendrer, encourager, soutenir, célébrer la stupidité plutôt que son opposé. Forrest Gump a la chance de se trouver être exactement ce que sa société désire de ses citoyens: l’imbécile soumis, heureux de faire ce qu’on lui dit, dont l’individualité se limite à un instinct de survie synonyme de lâcheté (sauf quand il devient un héro au Vietnam par idiotie également).

Forrest Gump : Une Critique de la version officielle de l'histoire Américaine (2262 mots)
Forrest Gump : Une Critique de la version officielle de l'histoire Américaine (2262 mots)

 

II. La Vérité ensevelie

 

Au-delà des nombreuses réflexions que le film peut faire sur l’idée d’un pays qui favorise les imbéciles, on peut trouver une lecture encore plus sombre. Tout d’abord, le corollaire d’une telle politique est l’élimination des autres. Aux yeux du public, Jenny est devenue une idiote à la fin du film (Ajout: et une manipulatrice odieuse). Pourtant, ce qui la définit à la base c’est sa sensibilité, son courage et son non-conformisme. Elle reste au côté de Forrest alors qu’il est rejeté de tous et humilié pour son handicap. C’est son désir de justice qui la pousse dans la plupart des mouvements qu’elle joint. Bubba, lui aussi un peu attardé, était plus ambitieux que Forrest. Il meurt au Vietnam. Lieutenant Dan, courageux, prêt à mourir pour son pays, se retrouve handicapé obligé de revenir de la guerre et de constater que rien ne l’attend et que son sacrifice était vain. Cette guerre ne voulait pas de héros elle veut des imbéciles prêt à baisser leur froc (être lâches) devant le pays tout entier si on le leur demande.

Mais plus intéressant encore, un pays qui soutient les citoyens qui ne pensent pas est un pays qui veut évidemment les manipuler, leur cacher la vérité. Ce qu’il y a donc à voir dans l’histoire de Forrest Gump, c’est la vérité cachée qui lui échappe.

Forrest Gump : L’histoire de l’Amérique vu par quelqu’un qui ne comprend rien à rien.

Lorsque Forrest raconte que la guerre du Vietnam s’est arrêtée comme ça, du jour au lendemain, on s’amuse de sa simplicité, mais on peut également comprendre autre chose : la guerre du Vietnam s’est réellement arrêtée sans raison. Et "sans raison," cela signifie qu’il y en avait une mais qu’elle est restée cachée aux yeux du public. Je ne connais pas suffisamment le sujet pour affirmer quoi que ce soit, mais le film pourrait très bien suggérer que la guerre du Vietnam (comme l’Irak) était une initiative du complexe militaro-industriel et qu’une fois les objectifs économiques atteints (dépenses en armements), l’Amérique a plié bagage, d’où l’absence de raison concrète ou idéologique valable. Les américains sont allés au Vietnam sans raison et sont revenus sans raison à vous de chercher ce que cela cache.

Forrest Gump : Une Critique de la version officielle de l'histoire Américaine (2262 mots)

Il y a évidemment aussi une allusion à l’histoire du Watergate; lorsque Forrest appelle le concierge de l’immeuble du parti démocrate pour le prévenir que l’électricité semble être HS dans l’un des appartements car les propriétaires se déplacent à la lumière de lampes torches (et l'empêchent de dormir). On rigole donc du fait que c’est l’initiative de Forrest qui va amener la démission de Nixon après l’accusation d’espionnage.

Ainsi, l'histoire du Watergate devient celle d'un manipulateur criminel qui se fait coincer par un imbécile pour une raison absurde qui n'a rien à voir avec son crime réel. Que nous dit donc le film sur le Watergate ? Que Nixon faisait bien pire qu'espionner ses rivaux politiques et qu'il est tombé pour une toute autre raison que ce qu'on nous dit officiellement. Le Watergate qui fait démissionner un président serait comme un boxeur qui arrête le combat parce qu'il s'est cassé un ongle. (Nixon a un sourire plus grand que son visage sur la vidéo de sa démission dans le film).

Et finalement, lorsque l’on regarde le film de loin les événements historiques qui y sont représentés n’ont-ils pas tous précisément une version non-officielle bien connue ? Forrest voit le poster de Marilyn Monroe dans les toilettes de Kennedy qui entretenait une liaison secrète avec elle, (et l’aurait faite assassiner il me semble). Kennedy Assassiné par Lee Harvey Oswald autrement dit la CIA. John Lennon, assassiné par un fou, c’est ça ? Les fous assassinent plein de personnes qui dérangent on dirait.

Bref, sous chacun des comptes rendus de Forrest il y aurait une provocation : êtes-vous aussi naïf que lui ?

Là où le film m’inquiète, c’est lorsque Jenny attrape le SIDA qui est quand même apparut au bon moment pour calmer les ardeurs anti-système des années 70. Le SIDA est tombé comme un jugement divin. « Mort aux homos et à ces sales hippies qui s’envoient tous en l’air tous ensemble… et aux junkies aussi ! » Une maladie qui se transmet par le sexe et le sang qui éradique tout le monde à tour de bras, ça ça te renvoie les gens dans le couple, la fidélité et l’hétérosexualité. Sur cette idée, je n’ai pas vraiment d’opinion non plus même si j’ai toujours trouvé l’apparition du SIDA très « pratique » pour le pouvoir, toujours est-il que le film pourrait très bien suggérer ça, Jenny étant l’incarnation de ce qui gêne le système.

 

Etant donné que je fais cet article de mémoire suite à la lecture d’un autre article qui critiquait le film ardemment pour sa stupidité, je n’ai pas beaucoup plus d’exemples. Mais justement, si j’avais revu le film récemment, j’imagine que cet article ferait encore six mille mots, là au moins c’est « court » et on comprend l’idée.

Je pense cependant que je reregarderai Forrest Gump pour voir si le film souligne des liens de causes à effets entre les différents événements historiques auxquels il fait allusion. Par exemple si Bubba dit clairement qu'il fallait qu'il aille au Vietnam pour pouvoir ouvrir son business de crevettes, ou si l'annonce de la guerre est précédée par une scène qui constaterait le déclin économique du pays. A quel moment de l'histoire est-il annoncé que Neil Armstrong a marché sur la lune ? Evénement historique qui est fortement remis en question. Au-delà d'une critique de l'idéologie "américaine," le film pourrait également retracer le glissement subtil du pouvoir entre les mains de... de quoi ? Que dirait Forrest Gump des attentats du 11 septembre ?

Forrest Gump : Une Critique de la version officielle de l'histoire Américaine (2262 mots)

 

 

 

Edit : Bon, j’ai revu le film mais il y a encore trop de choses trop uniquement suggérées pour que je les comprenne.

Le retard mental de Forrest est métaphoriquement, une mère incestueuse. Lorsqu'elle voit les filles se pâmer pour la danse d'Elvis Presley à la télévision, donc la danse de Forrest, elle lui cache les yeux. Elle ne veut pas qu'il voit qu'il peut plaire à quelqu'un d'autre que sa maman.

Forrest est un enfant enfermé dans l'utérus de sa mère. Je dois devenir fou, je suis en train d'écrire exactement le même chose de L'Etranger de Camus. Mais bon, les mères incestueuses/incestuelles avec leur fils ça représente une mère sur deux dans notre culture. Surtout quand il n'y a pas de père... comme pour L'Etranger, encore un enfant du saint esprit et une mère sainte vierge qui veut qu'il soit parfait et inoffensif. 

D'où le lien avec Jenny victime elle-même d'inceste, celle-ci consommée. Il est reconnu que les dommages engendrés par l'inceste sur un individu sont similaires à ceux engendrés par une absence d'intimité corporelle et d'espace pour s'individualiser. Donc la mère de Forrest n'a certainement pas abusé de lui sexuellement, mais c'est la même chose. Entre autre, l'exemple du prof qu'elle se tape pour que Forrest entre à l'école est parfait. Forrest sait qu'il est attardé et qu"il va donc devoir sa vie complète au fait que sa mère s'est prostituée pour lui. Si la sexualité de sa mère lui "appartient," nous sommes devant une forme d'inceste.

Le cerveau se construit, se forme, s’épanouit, en s'adaptant à son environnement. Le cerveau de Forrest Gump s'est formé en fonction d'une mère qui prétendait pouvoir absolument tout lui offrir. Son retard mental, c'est sa relation avec sa mère.

Autre élément qui m'a intrigué. Son enfant à la fin du film, est-il réellement de lui ? Il ne couche qu'une seule fois avec Jenny. Je me demande s'il ne serait pas de lieutenant Dan avec qui elle échange un regard étrange quand ils se rencontrent. Hippie, soldat bafoué de la guerre du Vietnam qui se mari avec une asiatique, ils auraient pu se rencontrer dans d'autres circonstances auparavant. Le monde est petit dans les films.

Et d'une manière plus générale, le film est fascinant pour ce qu'il suggère sur l'histoire de l'Amérique qu'il raconte discrètement du point de vue de la guerre contre le communisme et de l'influence montante du complexe-militaro industriel. Cependant, trop de choses m'échappent pour que je puisse relier tous les points.

Mais par exemple, le premier politicien assassiné du film (Gearge Wallace), celui qui s'oppose à l'entrée des noirs dans l'université d'Alabama, était fortement opposé à la place que l'armée prenait de plus en plus dans l'application des directives présidentielles. Il s'opposait autant aux noirs à la fac, qu'aux militaires qui aidaient à forcer ce changement. 

Ainsi, le film pourrait suggérer que cet épisode "révolutionnaire" de l'histoire de l'Amérique n'est arrivé non pas par anti-racisme, mais pour construire l'idée que des méthodes fascistes étaient acceptables vu que le gouvernement les utilisait pour le bien. Il existe d'autres films qui décrivent la fin de la ségrégation en Amérique comme une blague pathétique (Hairspray de John Waters). Un coup de bluff. Exactement comme nos mouvements progressistes du moment en lien avec les genres, le féminismes et le mariage homo et tout ça. Ces évolutions ne gagnent que parce qu'ils permettent de maintenir une façade progressiste à une société qui devient impitoyable et inhumaine. Ils ont les puissantes ordures dans leur camp (et beaucoup en prennent la grosse tête tout en se croyant des petits rebelles anti-système) pour des raisons bien différentes de leurs objectifs louables.

La guerre du Vietnam dans le film... où commencer ? J'ai l'impression que le film sous-entend que la guerre du Vietnam n'était qu'une entreprise de façade, sans ennemi, pour utiliser les armes achetées, (donc complex-militaro-industriel), tout en prétendant combattre le communisme (alors que le Vietnam entier était communiste et que la frontière dressée par les états-unis n'existaient pas). Nixon aurait été un président pantin (genre agent de la CIA, oui oui, ça existe ces intrigues, pour dominer un pays de nos jours on ne l'envahit pas, on présente un candidat au présidentielle => Hilary Clinton parmi d'autres) qui aurait monté l'histoire du Watergate juste pour tirer sa révérence. Le Watergate est une bêtise, tous les politiciens s'espionnent constamment et illégalement, virer un président pour une idiotie pareille est ridicule et ne peut que cacher autre chose.

Forrest Gump : Une Critique de la version officielle de l'histoire Américaine (2262 mots)

Au Vietnam, Forrest ne rencontre pas de Vietnamien. Son unité se fait décimer et la guerre est tellement importante qu'il n'y retourne pas alors qu'il est en parfaite santé. Dans L'Echelle de Jacob, Tim Robbins, soldat américain, meurt à la guerre du Vietnam dans un combat contre des américains. Idem dans Good Morning Vietnam, Robin Williams et Denzel Washington (edit 2020: Forest Whitaker) se font attaquer par un ennemi invisible, qui les épargne on ne sait pas pourquoi.

Il continue à servir l'armée américaine en faisant du Ping Pong. Ping Pong mis en parallèle avec le premier homme sur la lune => combat contre le communisme. La guerre du Vietnam est donc une mascarade qui prend fin lorsque la victoire est remportée sur les Russes grâce au symbole du premier homme sur la lune (lui-même fort probablement une mascarade, c'est les Schtroumpfs qui le disent). Sans qu'il n'y ai jamais eu de véritables raisons au combat. (1er homme sur la lune 1969, fin de la guerre du Vietnam 1975 commencée en 1955/1963 pour les américains).

Cet épisode de l'histoire Américaine est résumé métaphoriquement par le succès de Forrest Gump en tant que pêcheur de crevette. Il est nul, il ne pèche rien jusqu'au jour où durant une tempête, les bateaux concurrents sont tous détruits, et hop, milliardaire. L'Amérique est un attardé mental incapable qui a rencontré le succès parce qu'elle a pensé à détruire ses concurrents économiques à coup de mitraillette (une chose tellement facile à construire que Forrest Gump lui-même peut le faire) ainsi que ceux qui la gênait (Kennedy, Lennon, Wallace etc...)

Les indiens doivent se retourner dans leur tombe.

Bref, beaucoup trop de choses qui m'échappent encore dans ce film. Mais l'une d'entre elles est sûre, ce n'est pas une apologie décérébrée de l'Amérique. Ce film critique violemment l'image officielle victorieuse et grandiose du pays.