Shadow in the Cloud: Féminisme anti-féministe. (3700 mots)
Il ne fait aucun doute qu’Hollywood est une arme de propagande. Il ne fait également aucun doute que depuis une dizaine d’années les idéologies véhiculées par les films hollywoodiens sont de plus en plus visibles et martelées maladroitement à l’intérieur de ceux-ci. Je me rappelle des créateurs de Star Wars VII qui s’auto congratulaient d’avoir pris la voie du progressisme wokeniste avant même la sortie du film : « Voilà, alors ce qu’il y a de bien euh… dans notre film c’est que euh… il y a une meuf qui se bat au sabre laser et qui conduit un vaisseau et euh… aussi, il y a un noir et aussi on suggèrera qu’il y a un mec homo mais pas trop quand même. Voilà. Maintenant si vous nous critiquez c’est que vous êtes sous le joug de la triplette maléfique misogyne, raciste, homophobe ! »
On notera que cette approche supérieure progressiste était accompagnée d'un manque cruel d’originalité, de profondeur et de prise de risque dans le scénario*. Ces scriptes idéologiques sont, très souvent, des cache-misère.
*(Compréhensible néanmoins suite à l'acceuil qu'avait reçu la trilogie de 2001)
Il devient de plus en plus dur de regarder un film ou une série, voire même un vidéo clip, ou une publicité, sans se faire asperger de propagande totalitairement bien-pensante et hautaine, décérébrée, malveillante, nihiliste. Et puante. Vomitive. Pathétique. Obscurantiste. Excrémentaire. Ça n’existe pas.
Dernier exemple en date, Shadow in the Cloud avec Chloe Grace Moretz. Même s’il a bien des qualités, il faut tout de même admettre que ce film est une longue liste de geigneries féministes à la queue leuleu. Voici un extrait d’une critique dont l’auteur est entièrement enthousiasmé par la propagande qu’on nous serine, ça donne bien mieux le ton que tout ce je pourrais écrire :
« [...] Maude Garrett est officière d’aviation et son embarcation inopinée à bord du Fool’s Errand ne fait pas du tout l’affaire de l’équipage mâle. Entre machisme ordinaire et superstitions quant aux femmes qui porteraient malheur en vol, Maude est d’emblée confrontée à un niveau élevé d’animosité. Illico, on l’envoie dans la tourelle boule (ball turret) logée sous l’avion. […]
[…], tandis que sur les ondes de la radio, ces messieurs commentent son physique et détaillent ce qu’ils aimeraient lui faire, Maude repère une créature sous l’une des ailes de l’avion. Lorsqu’elle alerte ses collègues, ils la traitent évidemment d’hystérique.
La suite leur donnera grand tort.
Jouissive ironie
[...] lors du [...] premier acte, Roseanne Liang parvient à traduire en termes visuels, de manière aussi économique qu’éloquente, l’impuissance qu’une femme peut ressentir lorsqu’elle est à la merci d’un boys’ club.
La modulation est saisissante. Maude encaisse d’abord les insultes : sa colère est visible sur son visage, mais sa voix ne laisse rien paraître — acheter la paix… Comme l’héroïne, on entend les invectives sans voir qui les profère : chorale misogyne. Par la suite, Maude tente de gagner le respect de ses collègues, en vain. Elle se rebiffe donc. Sa place, elle ne la prend pas : elle la fait. »
Ce qui n’en finit pas de m’intriguer c’est que ce critique se trompe**. Oui, tout ce qu’il décrit est visible dans le film et 99.9% des spectateurs y verront cela (Qu'ils aiment ou détestent). Et toutes les personnes qui seront influencées par ce film le seront dans cette direction misandre, cette conviction que les hommes ne sont que des choses néfastes, hostiles, incompétentes et bêtes dont les femmes ont été les esclaves pendant longtemps et qu’il est plus que temps qu’elles remettent à leur place en leur arrachant les testicules avec la bouche.
**Réellement, purement, simplement, pour pouvoir écrire le premier paragraphe que je cite, il faut faire abstraction des vérités les plus absolument élémentaires du film. C'est comme dire que dans Le Seigneur des Anneaux, le Hobbit qui transporte l'anneaux jusqu'au Mordor s'appelle Gandalf.
L'introduction dont la mise en scène flirte avec le fantastique fait bien sentir que beaucoup de choses se passent surtout dans la tête de Maude.
Tout concorde avec l’évolution forcée actuelle de notre culture, politique, hystérie #metoo, mouvement pseudo-progressistes etc… sauf que le film donne tous les éléments qui permettent de voir que tout cela n’est qu’une mascarade. Honnêtement, je ne sais plus quoi penser. Je ne vais pas dire que le film est soudainement bon parce qu’il dit l’inverse de ce qu’il semble dire, absolument pas. Je suis juste désorienté.
Allons-y donc pour une petite plongée dans la mare de contradictions idéologiques ahurissantes :
1- La Base de l’histoire va entièrement à l’encontre de la dénonciation des conséquences d’une misogynie catastrophique dont l’héroïne serait la victime.
Le Fool’s Errand est un avion de combat, « une forteresse volante. » Il doit partir pour une mission urgente au nom de laquelle tous les membres de l’équipage ont renoncé à leur permission. Ils doivent apporter des transpondeurs à des alliés en danger sur l’île de Samoa. Ils sont à moins d’une minute du décollage et soudain, une personne monte à bord de l’appareil et annonce qu’elle a un ordre de mission qui supplante le leur.
C’est absolument grotesque, improbable et suspect. D’autant que le co-pilote néo-zélandais qui a lui-même été greffé à la mission est arrivé une heure plus tôt. Cela rend l’apparition de Maude à la dernière seconde encore plus douteuse.
Tout soldat doté d’un cerveau penserait immédiatement à un espion là pour saboter la mission. Le plus ridicule étant que Maude transporte avec elle un paquet mystérieux dont elle ne veut pas qu’on inspecte le contenu. C’est n’importe quoi.
Si elle s’était présentée dix minutes plus tôt, le capitaine serait retourné à la base pour vérifier son identité et la véracité de ses dires, c’est uniquement parce qu’ils sont précisément sur le départ qu’ils l’acceptent à bord.
Cette entrée en scène ne pourrait pas être plus suspecte et cela indépendamment du sexe de Maude. Ou plutôt, l’équipage du Fool’s Errand aurait été extrêmement méfiant si Maude était un homme, mais le fait qu’elle soit une femme rend son affectation à la mission encore plus suspecte et leur méfiance plus justifiée encore.
La propagande féministe est parvenue à faire croire qu'un tel dessin est sexiste. Alors que lorsque Maude la regarde, elle se dit juste qu'elle aimerait être jolie comme cette femme et inspirer de l'attirance aux hommes aussi facilement.
Nous sommes devant le même biais interprétatif que celui que présentent les obsédés du racisme. Maude est une femme, l’équipage est intégralement composé d’hommes. L’équipage se montre très hostile envers Maude, les apparences font facilement penser que c’est la variable évidente qui en est la cause : la différence de sexe. Les handicapées de la pensée abstraite ne demandent pas mieux que pareilles « évidences » pour se convaincre que les membres de l’équipage sont sexistes, misogynes, machos.
Pourtant, il suffit que cela soit faux pour que cela soit faux. Si l’équipage a une autre raison plus crédible de se méfier de Maude, il n’y a pas de raison de s’obséder avec une présupposée misogynie.
Et c’est exactement la situation ici. L’entrée en scène de Maude Garett fait d’elle un ennemi mortel potentiel. Il eut été justifié qu’ils l’assomment, la ligotent et ouvrent son paquet pour vérifier qu’il ne s’agit pas d’une bombe ou d’une arme tel un gaz hallucinogène ou un micro. Qu'aurait-elle fait cette c**** si, une fois enfermée dans sa tourelle, Taggart, Reeds et les autres s'étaient mis en tête de balancer le colis de l'avion convaincus qu'il représentait une menace ?
Toute la méfiance pseudo misogyne, la manière dont aucun des membres ne prend Maude au sérieux a une raison extrêmement logique et légitime : Ils ne peuvent pas lui faire confiance. Il faut absolument qu’ils déterminent si elle est un agent ennemi ou non.
Elle dit "je suis un soldat." Ils répondent "On n'est pas un soldat si on n'a pas combattu." Ils la provoquent pour qu'elle se trahisse... pour qu'elle avoue quelque chose sur elle involontairement. Elle finit d'ailleurs par dire qu'elle a fait 200 heures au dessus du pacifique en territoire ennemi. Pourquoi n'en parle-t-elle pas dès le départ ? Parce que peut-être n'était-elle pas en danger pendant ces 200 heures... parce que c'est une traitresse et qu'il vallait mieux ne pas dévoiler ce genre d'information...ou que le dit ennemi n'était pas le Japon mais l'Amérique.
Maude repousse Taggart. Violence physique pas nécessairement importante mais violence physique quand même. Pourquoi lui ferait-il confiance ?
Accepter qu’elle ne ment pas, c’est accepter de lui faire confiance, c’est arrêter de se méfier d’elle mais en plus, c’est aussi accepter qu’elle soit, virtuellement, la commandante à bord puisque sa mission supplante la leur. Ils doivent livrer des transpondeurs mais Maude pourrait parfaitement prétendre que le paquet mystérieux qu’elle transporte ne doit pas rester au froid (donc en altitude) ou qu’un atterrissage est soudainement obligatoire, ou qu’elle doit en réalité absolument parachuter le paquet à un endroit précis qui exige un détour etc…
Croire Maude sur parole, c’est mettre leurs vies et leur mission entre ses mains et c’est pour cette raison qu’ils ne le peuvent pas car simplement aucun gradé n’aurait eu la stupidité de les mettre dans une telle situation, d'attendre d'eux qu'ils s'en remettent à la première venue armée d'un petit papier tamponné. La présence de Maude est extrêmement suspecte, la jeune femme représente une menace pour leur vie et leur mission, je me répète mais je sens spontanément que la propagande féministe écarte les spectateurs de ce genre de considérations réalistes.
Pour pouvoir prétendre que le film critiquait le machisme, il aurait fallut que le major Rietger lui-même accompagne Maude à l'appareil et cela bien avant le décollage, qu'il n'y ait aucun doute sur la légitimité de l'autorité de la jeune femme et que ce soit clairement l'arrogance sexiste des membres de l'équipage qui mette la mission en danger. Rien de cela ici.
Quaid et Finch savent tous les deux que Maude n'a fort probablement rien à faire là. Vont-ils la dénoncer comme ils devraient le faire ? Non. Par misogynie j'imagine.
2-Autre contradiction idéologique. Le Harcèlement sexuel.
Face à une situation si inquiétante, les petites remarques sexuelles de Dorn sont bien anodines. D’ailleurs, Dorn est probablement le plus naïf et le plus aveuglé par le sexe de Maude. Oui, il est absolument lourd et bête et insupportable, mais le film n’en fait pas le prédateur sexuel écrasant que le féminisme voudrait tant voir en lui, bien au contraire, c’est lui le plus facile à berner, le plus inoffensif, le plus bête. C’est sur lui que Maude aura le plus facilement le dessus.
Aussi, sa lourdeur et la manière dont Beckell (le puceau) s’allie à lui donne facilement l’impression que tous les hommes de l’avion sont obsédés par le sexe de Maude, qu’elle est tombée sur une meute de chiens en rut. Magnifique « tous les mêmes » misandre comme adore le lancer la féministe malade. Or, ça n’est absolument pas le cas. Seul Dorn s’obsède sur le sujet. Beckell est lui aussi troublé, mais c’est un comportement respectueux non-envahissant, juste immature.
Ainsi, si Dorn crée un écran de fumé qui donne à penser que le film est entièrement dans le camp de Maude, en y regardant de plus près, on peut voir que les dialogues ont été précisément écrits pour montrer qu’en réalité, il ne se passe pas grand-chose au niveau « harcèlement sexuel d'intimidation. »
Voilà les yeux avec lesquels Dorn regarde Maude à la fin du film. Où est la misogynie orgueilleuse qui devrait l'empêcher de reconnaître la valeur de cette femme ? Tout ce qu'elle a fait c'est montrer qu'elle sait tirer et survivre miraculeusement à une chute de l'appareil. Perso, il me faut plus pour tomber amoureux.
Le moment censé attester de l’obsession sexuelle intrusive et agressive des membres de l’équipage qui devrait paralyser la pauvre petite Maude à l’intérieur d’une objectification se trouve n’être qu’une conversation surprise à l’insu des hommes. La critique tombe à l’eau. En quoi le fait que les hommes de l’équipage puissent trouver Maude attirante pose-t-il un problème ? Ah, oui, c’est vrai, cela pose un problème aux féministes. Mais là, il faut qu’elles se fassent soigner.
Au-delà de cette situation qui rend les propos des soldats innocents, situation écrite, mise-en-place par le film, au-delà de l’innocence essentielle de cette situation donc, il y aussi le fait qu’une fois encore, l’équipage ne parle pas d’une voix.
Trois hommes parlent : Dorn, Beckell et Finch.
Dorn a une fragilité et veut se prouver qu’il est un homme. Pour cela, il a besoin d’une femme. Cela n’excuse pas son attitude, mais Maude sait à qui elle a affaire et surtout, elle ne répond pas à ces propositions. Elle les ignore. Rien ne prouve que si elle lui disait qu’elle n’est pas intéressée, ou lui demandait simplement de ne plus parler de la sorte, il ne s’arrêterait pas. Il suffit de voir comment il réagit lorsqu’il apprend qu’elle est mariée.
Beckell est puceau et est juste tout fou qu’il y ait une femme à bord et qu’il n’a pas pu la voir. Il ne représente certainement pas une menace quelconque.
Finch surenchérie légèrement et c’est tout.
Et surtout, SURTOUT, les féministes dans leur hypocrisie et leur arrogance infinie, passent sous silence que les femmes aiment les vannes de cul. Elles aiment se sentir envisagées sexuellement. Elles savent parfaitement que lorsqu’elles entrent dans une pièce remplie d’hommes, il n’y a que deux possibilités, soient ils la regardent et la trouvent attirante, soit ils la regardent et ne la trouvent pas attirante, et aucune femme au monde ne souhaite honnêtement être dans la seconde catégorie.
Alors bien sûr, tous les hommes ne se valent pas, et tous les comportements ne sont pas agréables. Cependant, remonter jusqu’à la racine et prétendre que l’attirance même est problématique est un mensonge saturé de dépit, de jalousie destructrice et de lâcheté.
Le féminisme traite hommes et femmes comme si les dynamiques d'attirance sexuelle n'étaient qu'une gêne parasite fatigante et exaspérante pour les secondes. Non seulement c'est faux, mais c'est pathétiquement ridicule et hypocrite. La plupart des femmes se sentent soutenues et rassurées par leur pouvoir de séduction, c'est comme vivre sa vie avec un filet qui peut toujours "nous" rattraper. Un boost d'égo perpétuel. Pour les dames bien sûr (-5% environ, tristement trop laides pour ressentir ce phénomène).
En attendant, lorsque Maude entend tous ces hommes parler de ses fesses, de sa beauté, de leur désir d'une fellation et cela, sans qu’ils sachent qu’elle les entend, comme si elle était dans leur esprit, lorsqu’elle entend toutes ces remarques sexuelles orientées vers elle, elle est heureuse et ressent un émoi sexuel. Ca devrait être évident mais en 2021 ça devient tabou. Les femmes n'ont plus le droit d'aimer les hommes. Il faut d'abord qu'elles les émasculent, qu'elles les humilient, qu'elles les rabaissent, qu'elles leur fassent la morale, leur prouvent qu'ils sont mauvais et incompétents, et après cela, une fois qu'il ne reste rien d'eux, le sexe devient acceptable, le problème c'est qu'aucun homme n'est plus attirant après un tel traitement.
A 11min11s, elle se passe le langue sur les lèvres : ses lèvres deviennent humides.
Elle est excitée. Et même si le film rend son jeu ambigüe, son silence et l’intensité de son attention trahisse un degré d’excitation très élevé. Elle est très très excitée par ce qu’elle entend.
Quand je pense qu'il y a des gens qui voient ces images et qui s'imaginent que Maude est choquée, consternée ou furieuse... ah ah ah.
L'orgueil féministe rend tabou le fait que lorsqu'un homme, aussi vulgaire soit-il, exprime son désir pour une femme, ce qu'elle entend avant toute chose, c'est qu'un homme la désire.
La crudité des propos est d'ailleurs souvent appréciée par la gente féminine car elle traduit mieux la pulsion indomptée qu'on ressent pour elle. Les féministes font du lavage de cerveau depuis des décennies sur l'objectification alors que les femmes veulent entendre "je veux ton cul, je veux tes seins, je veux ta bouche, je veux te défoncer." (Surtout ne répétez pas ce combo à cause de moi, c'est un argument général que je fais là). Elles ne veulent pas un acte sexuel qui fait abstraction du corps mais qui les rappelle à leur corps. Aucune femme sur terre n'a envie d'entendre "Tu m'attires parce que tu es intelligente."
D’ailleurs, Maude les interrompt lorsque Beckell la qualifie de « Stealth pussy », « chatte furtive. » Une fille qu’on ne remarque pas, qu’on ne considère pas sexuellement. Maude n’est pas las du « Male Gaze » au contraire, elle souffre qu’on ne la considère pas sexuellement.
Lorsqu’elle intervient et qu’ils éclatent de rire, elles semblent profondément blessée et triste. Son visage ne trahit pas du dédain ou de la colère. Elle réagit exactement comme si leur réaction suggérait qu’elle essuie un rejet. Elle pense à autre chose. On dirait que les rires lui évoquent un souvenir passé où l’on aurait ri d’elle. Elle est prête à pleurer.
L’idée la plus simple est que Maude voudrait faire partie de l’équipage. Elle envie ces hommes qui rigolent entre eux et elles aimeraient juste ne pas être une femme. Elle se montre incapable de leur demander d’arrêter leurs vannes de manière ferme.
« J’espère que ça ne vous gêne pas si je me joins à vous. »
« Ho, vous devriez faire attention, je vais finir par attraper la grosse tête. » (Grosse tête = big head = fellation ou cunnilingus).
Maude est probablement une fille qui n’était pas très attirante adolescente, qui a vécu des humiliations douloureuses et dont le désir la pousse à chercher la compagnie des hommes sans s’avouer son désir car il est lié à la douleur. Elle veut faire partie de l’équipage parce qu’elle veut plaire aux hommes mais plutôt que de chercher à être reconnue en tant que femme, elle cherche à être considérée comme un pair ou un égal.
Toujours est-il que la pseudo description d’un groupe de mec qui rabaisse et intimide une fille à coup de remarque sexuelle est totalement caduque.
3- Autre contradiction idéologique. Le Refus de reconnaître ses qualifications et le mensonge bien réel.
Comme le dit l’auteur de l’autre article « Par la suite, Maude tente de gagner le respect de ses collègues, en vain. Elle se rebiffe donc. Sa place, elle ne la prend pas : elle la fait ».
Cette déclaration pompeuse passe complètement à côté du fait que Maude n’a rien à faire à bord de l’appareil et que ne pas prendre pour argent comptant ce qu’elle dit c’est protéger la mission. Les soldats pèsent le pour et le contre, la mettent à l’épreuve pour déterminer si réellement, elle est bien ce qu’elle prétend être, si réellement un Major pourrait avoir confié une mission importante et secrète à cette femme. Encore une fois parce qu’à la minute où ils disent « c’est bon, on te croit » elle devient le chef à bord car sa mission supplante la leur. C’est une situation ridicule.
Aussi, Maude s’attribue tous les talents et tous les postes possibles et imaginables, il est tout-à-fait normal qu’elle inspire de la méfiance.
Sans parler de son changement inopiné d'accent, marque de l'espion.
S’ajoute à cela, le fait qu’elle ne se conduit pas comme un soldat. C’est un élément extrêmement important. Elle prétend avoir pour mission de transporter un paquet dont le contenu doit rester secret. Elle est donc intrinsèquement reconnue comme qualifiée et capable. Dès la première seconde, elle se montre prête à se séparer du dit paquet comme s’il y avait la moindre chance pour que les membres de l’équipage ne finissent pas par l’ouvrir. C’est ridicule et il est normal qu’ils ne prennent pas son histoire au sérieux.
Je peux pas descendre dans la tourelle avec mon paquet parce que je vais être à l'étroit, je préfèrerais que ça soit Quaid qui le prenne... dans la tourelle supérieure... mais je suis une soldat sérieuse digne qu'on lui confie une mission super importante, je le jure.
La lecture féministe décérébrée voudrait que ce soit leur misogynie qui pousse les soldats à se méfier d’elle et à la rabaisser. Alors qu’une fois encore, elle représente un danger considérable et est terriblement suspecte. La lecture féministe du film nécessite que le spectateur s’aveugle aux dynamiques et enjeux réels de l’histoire.
La cerise sur le gâteau étant bien évidemment que Maude Garett s’avérera finalement n’être réellement qu’une menteuse qui n’a jamais eu d’ordre de mission reçu d’un major, que personne ne risquait la cours martiale… quoi d’autre encore ? Est-elle réellement pilote ? Soldat ? A-t-elle volé 200 heures au-dessus du pacifique ? Sait-elle réparer un appareil ?
Tout au long du film, nous sommes amenés (par les idéologies actuelles) à prendre son parti et à la croire sur parole (#metoo), et que découvrons-nous au final ? Que la méfiance et l’hostilité des membres de l’équipage étaient parfaitement justifiées et légitimes. Elle mentait, depuis le départ. Elle les mettait réellement en danger eux et leur mission urgente et capitale.
Détail insignifiant pour un(e) féministe, quatre d’entre eux vont mourir, mais en plus la mission échoue, ce qui signifie que bien d’autres hommes vont mourir à cause des mensonges de Maude. Le gremlin attaque l’avion pour récupérer le bébé qu’elle a amené je rappelle.
Parce qu'il sait que le bébé n'est pas de lui. La demande en mariage sert à s'assurer qu'il ne sera pas le dindon de la farce. Si elle veut qu'il reconnaisse son enfant comme sien, alors il veut être son mari.
Comment alors, prendre la lecture féministe du film au sérieux ? Comment ne pas éclater de rire lorsqu’à la fin, elle fait la morale à Beckett parce qu’il fait une vanne sexiste sur les secrétaires et que Williams nous fait une grande scène de « nous ne la dénoncerons pas. » Maude n’a aucune leçon à donner et ne mérite absolument pas d’être protégée. Elle mérite la cours martiale et fort probablement le peloton d’exécution pour trahison.
Alors oui, clairement, la lecture féministe éclabousse l’écran du début à la fin du film, mais peut-on réellement la prendre au sérieux ? Et le couplet sur le mari alcoolique qui la battait et qu'elle a fui, que doit-on en penser ? Combien de fois le pattern "je suis une victime innocente qui se révèle être une menteuse dangereuse et parfaitement capable de se défendre" doit-il être répété pour que son public arrête de se laisser berner ? S'il existe une femme qui n'est pas crédible quand elle dit "mon mari me frappe et j'ai peur de lui" n'est ce pas exactement Maude Garett ? C'est un bulldozer autant sur le plan physique que psychologique. Si son mari avait levé la main sur elle juste une fois, elle serait revenue avec une batte de baseball et paf. Elle ment encore.
4- La Femme soldat.
Le combat final entre Maude et le gremlin est également hilarant. Quaid, Beckell et Williams la regardent passivement défoncer le monstre aux griffes gigantesques. Quaid garde le gosse dans les bras.
Autre dérapage risible de notre critique pitoyable au passage :
« Maude repère une créature sous l’une des ailes de l’avion. Lorsqu’elle alerte ses collègues, ils la traitent évidemment d’hystérique. La suite leur donnera grand tort. Jouissive ironie. »
L’introduction du film nous explique que les gremlins sont des mensonges utilisés par les hommes pour se délester de leurs responsabilités.
Mais soudain, lorsque c’est une femme qui en voit un, on devrait la croire. C’est vraiment hilarant ce deux poids deux mesures ostensible. Le capitaine Reeds lui-même explique d’où vient la croyance et pourtant ce critique parvient encore à se faire croire que la misogynie des protagonistes est une variable active dans ces interactions. Maude est la personne la plus suspecte possible, elle prétend avoir vu une ombre sous l’aile et soudainement c’est parce qu’ils sont misogynes que les mecs ne la croient pas. C’est sûr, si elle avait été un homme, ils l’auraient cru immédiatement ! (sarcasme)
Ce biais réflexif est quelque chose qui me terrifie à notre époque. La manière dont tant de gens se croient intelligents et audacieux, se prennent pour l’élite de la pensée subversive quand leur démarche intellectuelle est en fait la définition de la bêtise : réduire tout à une seule variable. Tout observer uniquement en ne prenant en compte qu’une seule dimension.
Et en se plantant même dans l’analyse des dynamiques liées à cette seule dimension d’ailleurs puisque les conclusions sont obtenues en interdisant de prendre en compte la moitié des variables.
Dans le cas du féminisme : Tout ce qui explique le comportement des hommes de manière neutre est à proscrire. Tout ce qui suggérerait que les femmes sont plus malines que les féministes le croient et probablement plus débrouillardes, qu’elles ont plus de contrôle et d’agence. Tout cela, à proscrire aussi. Elles sont des victimes totales immaculées jusqu’à ce qu’elles prennent le pouvoir et ne détruisent ce qui leur faisait obstacle légitimement ou pas.
Pour en revenir au combat final lorsque Maude botte les fesses du gremlin. L’idée du progressisme féministe est inévitable. La femme se bat, les hommes regardent. Cependant, la situation n’est-elle pas le MEILLEUR exemple d’une situation dans laquelle la femme ne devrait pas se battre ?
Maude donne le sein à son bébé la seconde suivante. Les féministes trouvent peut-être ça bad-ass dans leur imbécilité infinie, cela l’aurait été beaucoup moins si Maude s’était faite mettre en pièce par la créature. Lorsqu’elle attaque le gremlin, elle met la vie de son bébé en danger autant que la sienne. S’il la tue, il n’y a plus personne pour donner le sein.
C’est LA situation dans laquelle les hommes doivent être des hommes et la femme doit être une femme, pour le bien de l'enfant. Et il est absolument ridicule et hilarant de prétendre que Maude est autre chose qu’une idiote dans cette scène… ou pire, une femme qui n’en a strictement rien à faire de son enfant.
Mais ça c’est une autre histoire.
On pourrait croire que Maude est ici en train de tout faire pour sauver son bébé. En réalité, elle le met en danger et est entièrement responsable de la situation.
Conclusion
Bref, il y a encore beaucoup d’éléments dans le film qui contrecarrent la vision féministe qu’il nous jette pourtant si violemment au visage.
Je n’ai pas de lecture alternative définitive mais je pense que le sac contient bel et bien un gaz qui mène les passagers de l’avion à halluciner et que Maude Garett est ironiquement véritablement une hystérique.
J'adore comment une femme qui drogue son bébé, l'enferme dans une saccoche et l'emmène dans un avion de guerre partant pour une mission dangereuse est un modèle d'héroïsme pour les féministes. Plus drôle encore, son explication sera "je savais pas quoi faire d'autre." Tout sauf ça ?
Alors que dire ?
Ce film saturé de la propagande actuelle à laquelle nous sommes maintenant habitués donne tous les éléments pour comprendre la réalité derrière celle-ci.
Pourtant, nous ne reviendrons pas en arrière. Son impact sera réellement de dire aux jeunes femmes qu’il faut qu’elles sachent se battre, tirer, mépriser les hommes qui sont attirés par elles, les prendre de haut, penser que leur vie n’a pas de valeur etc… toutes les conséquences de ce film seront négatives et l’inverse des idées que je viens de décrire.
Et pourtant, il intègre réellement cette critique. Maude Garett aurait pu dire la vérité. Elle ne la dit pas. La mission aurait pu bien se passer grâce à elle, elle la fait échouer et son comportement coûte la vie à des héros.
Car oui, les membres de l’équipage sont des héros. C’est une mission exceptionnelle, pas un petit tour de routine.
Si Dorn est un sale macho sexiste comme tout le monde le percevra, pourquoi avoir fait que son personnage soudainement se repend de son comportement lorsqu’il apprend que Maude est la copine de Quaid ? Et pourquoi tombe-t-il littéralement amoureux d’elle sous nos yeux ? Il la demande même en mariage. Où est son irrespect des femmes, sa hauteur, sa condescendance ?
Bref. C’est ce genre de film qui fait que je ne m’intéresse pas vraiment aux motivations des scénaristes et réalisateurs ou de ce qui est dit autour des œuvres pour me concentrer uniquement sur les œuvres en elles-mêmes.