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Fatigue analytique partie 2: La fin de The Last of Us

Publié le par Kevin

Fatigue analytique partie 2: La fin de The Last of Us

Il y a une expérience drôle et traumatisante qui doit arriver à beaucoup de gens ces dernières années en lien avec le fait de regarder des séries.

C'est ce moment auquel le dernier épisode de la saison prend fin, qu'il est temps de jeter un regard rétrospectif sur l'ensemble de l’œuvre pour mesurer sa qualité et que l'on réalise instant après instant à quel point c'était horriblement médiocre.

La première saison de la série The Last of Us est arrivée à son terme il y a quelques semaines et je suis effaré par une telle nullité. Pire, ce n'est pas uniquement l'échelle de la nullité qui frappe mais sa substance, sa forme. Plutôt que nulle, elle est insignifiante. Et pas insignifiante parce qu'une simple redite d’œuvres déjà existantes, insignifiante parce qu'elle ne contient rien. Il n'y a rien à tirer de cette série, c'est la vacuité même. 

Je l'avais déjà dit précédemment mais je ne connaissais pas encore la fin de cette saison 1: L'enjeu de l'intrigue repose sur le fait de voir Ellie parvenir à un hôpital dans lequel on pourra éventuellement synthétiser un vaccin contre une maladie qui transforme les gens en monstre mais cela au sacrifice de sa vie.

Pas la moindre des dynamiques inclues dans ce "synopsis" n'est développée correctement dans la série. C'est un ratage complet absolument ahurissant.

La présence du virus ne se fait absolument pas sentir, ni la menace que représentent les infectés. Le lien entre le monde post-apocalyptique dans lequel les personnages évoluent et l'épidémie est relégué au deuxième voire au troisième plan. On ne pense jamais au vaccin ou au rôle important d'Ellie, au besoin de la protéger ou à la menace qui pèse sur elle. Le lien censé se construire entre elle et Joël ne pourrait pas être plus forcé, arbitraire. On se dit qu'à l'évidence, après un si long voyage et de tels efforts fournis, Joël et Ellie ne peuvent qu'être devenus proches. Peut-être, mais le spectateur est vraiment obligé de lui-même construire ces dynamiques pour comprendre ce qu'il se passe parce qu'à l'écran c'est le bide complet. Joël et Ellie sont creux et inintéressants, antipathiques à un point problématique. Ils sont agressifs et désagréables l'un envers l'autre et puis pif pof, soudainement, ce sont les meilleurs amis du monde. Ils se sont envoyés en l'air ou quoi ? Parce que désolé, c'est l'impression que ça donne et ça n'est pas agréable.

C'est vraiment incompréhensible comment tout est absolument raté. Honnêtement, après la catastrophe Uncharted et The Last of Us, je me demande si Naughty Dog ne feraient pas exprès de saccager leurs adaptations pour éviter qu'elles n'influencent les jeux en retour ou ne prennent le pas sur ceux-ci.

L'élément qui m'a le plus consterné dans cette fin de saison, c'est le sauvetage final d'Ellie. Joël s'est montré absolument incapable de la protéger depuis le début, ou de se défendre lui-même. Mais soudainement, Ellie lui permet d'être violent, c'est elle qui lui donne le feu vert*, et voilà qu'il dézingue une dizaine de soldats armés de fusils d'assauts dans une scène survolée par la réalisation comme si elle coulait de source ou ne méritait pas d'être racontée histoire de la rendre crédible. Après tant d'épisodes écrasés sous un "réalisme" lourdingue, cette scène est un bras d'honneur incroyable à toute forme de cohérence ou de sérieux. Il faut voir Joël avançant face à des hommes qui lui tirent dessus avec des fusils mitrailleurs et... c'est tout. Ils ont des balles à blanc j'imagine.

*Dans l'épisode où Ellie doit abandonner Joël blessé pour aller chasser. Elle lui dit que si quelqu'un entre, il doit le tuer immédiatement. C'est elle qui lui redonne la force de se battre. 

Après dix épisodes à s'essoufler comme un petit vieux, à glisser sur des peaux de bananes et à se faire poignarder à coup de batte, Joël se réveille et commet un génocide sans y penser. Ridicule.

Après dix épisodes à s'essoufler comme un petit vieux, à glisser sur des peaux de bananes et à se faire poignarder à coup de batte, Joël se réveille et commet un génocide sans y penser. Ridicule.

Je n'irai pas plus dans les détails, j'ai déjà oublié 90% de la série mais je tiens vraiment à souligner ce point: ce niveau de nullité n'est ni normal ni habituel.

Il s'agit d'une nouvelle nullité qui a l'air totalement volontaire. La même que celle de la série The Witcher qui s'achevait sur une bataille qui mettait en avant les sorcières, Jennefer et Triss, pendant que Geralt était évanoui. Le personnage principal qui donne son nom à l’œuvre qui dort pendant la scène finale. Tout-à-fait normal. Ce genre de choses n'arrivent que dans les parodies normalement, comme dans Jack Burton dans les Griffes du Mandarin.

Je ne sais pas combien de séries j'ai vu ces dernières années qui commençaient sur un ou deux épisodes de qualités pour ensuite entièrement violer tout ce que ces deux épisodes avaient mis en place mais il y a vraiment une tendance bizarre qui pour moi est volontaire et très désagréable. On appâte le spectateur avant de lui assener une douche de n'importe quoi.