Twisters: Kate manipule la météo. (1100 mots)

Intéressé par les problèmes de géo-ingénierie actuels, j’ai revu l’an dernier le premier Twister. Après tout, un film sur les tornades me paraissait être le bon endroit pour balancer quelques révélations sur la manière dont les gouvernements modifient déjà la météo sans considération aucune pour les conséquences catastrophiques (ou en les recherchant).

L’idée que je me fais de ce sujet c’est que, déjà, on ne devrait pas toucher à la météo.

Ensuite, croire que s’il doit faire un soleil de plomb quelque part et que l’on répand des produits chimiques dans le ciel afin de provoquer l’apparition de nuages, il n’y aura pas un contrecoup quelques jours plus tard à cause du déséquilibre que l’on a créé, croire cela, me paraît profondément naïf. On sait tous qu’après de fortes chaleurs, quand l’air est « lourd », un orage se prépare. Spontanément, on sait très bien que si l’on empêche cet orage d’avoir lieu, on en provoquera probablement un pire quelques jours plus tard. On sent bien qu’il ne faut pas toucher à cet équilibre.

Dans Twisters, le personnage principal, Kate Carter, se met en tête de disperser les tornades en leur faisait aspirer un produit. L’intrigue nous montre comment d’un départ catastrophique, elle finit par atteindre son objectif à un moment critique. Le film s’ouvre sur le jour horrible auquel une tornade de niveau 5 a tué trois de ses amis et se termine sur le jour où elle sauve une ville, probablement des centaines de personnes, d’une tornade cataclysmique.

Le bémol, c’est que la tornade qui avale ses amis c’est probablement leur intervention qui l’a provoquée.

A mesure que l’histoire avance les spectateurs seront subtilement amenés à oublier que si cette tornade d’origine était si colossale c’est en réaction à la dispersion de la poudre « absorbante » conçue par Kate. Principalement, la responsabilité des jeunes gens sera dissoute dans l’échelle de force des tornades, F0, 1, 2, 3, 4, 5. C’était une trop grosse tornade voilà tout et Kate et son équipe n’y pouvait rien. C’était de la malchance etc.… On oublie qu’ils ont dispersé un agent actif à l’intérieur de celle-ci.

Traumatisée, Kate mettra tout le film à en revenir à ses petites expériences. Javi la convainc d’abord de retenter l’observation, puis Tyler l’interaction. A 1h26m, une nouvelle dose de poudre à perlimpinpin est projetée dans une tornade.

On peut noter à ce moment que Kate se moque éperdument de la réussite de l’initiative.

Elle ne craint pas non plus que la tornade ne double de diamètre comme la dernière fois, lorsqu’elle a perdu trois amis. Non. Elle est juste enthousiaste.

Ça échoue. Zut alors. Par contre, une tornade apocalyptique se forme un peu plus loin pour nous offrir le final du film.

La dernière scène de dévastation prend d’ailleurs une tournure étrange puisqu’elle a lieu dans un cinéma dont l’écran est arraché et laisse admirer la tornade géante.

Le message est-il aussi gros que ça ? La tornade est une mise-en-scène, une mascarade, un spectacle. Les catastrophes naturelles ? Le changement climatique ?

Incroyablement, la séance projetait Frankestein, histoire d’une expérience scientifique transgressive qui accouche d’une catastrophe. Kate Carter est de la même école notre docteur.

Pas besoin d’être un médium pour voir que le rapport que Kate entretient avec les tornades est une métaphore de sa sexualité voire même un lien littéral. Son père serait-il mort emporté par une tornade ?

Petite fille, elle a quitté l’eau de son bain pour courir nue dans un champs admirer un orage. Son éveil sexuel se tourne vers le ciel. Elle veut être reconnue comme une femme éligible par son père. Elle soumet son premier copain au test de la tornade : il meurt.

Lorsqu’elle par en observation avec Javi, elle accepte le rendez-vous qu’elle a refusé la veille au soir.

Tyler Owens prouve son elligibilité en tant que partenaire sexuel lorsqu’il projette des feux d’artifices dans une tornade. « You ride the tornado » Tu montes la tornade. Tout ça c’est bien sexuel. Surtout qu’il est sans arrêt question d’humidité dans ce film.

Enfin, Kate Carter finit par apprendre à s’occuper d’elle-même dans la dernière scène.

Mais passons, cette métaphore sexuelle n’est pas ce qui m’intéresse.

Ce que je voulais pointer du doigt c’est que si réellement, on est prêt à croire qu’à la fin du film, Kate est parvenue à stopper la tornade géante. Elle a accompli cet exploit de manière différée. Nous acceptons un impact et un impact différé. Nous pouvons également nous rappeler qu’au début du film, c’est sa poudre qui a fait exploser la tornade qui a tué ses amis.

Il n’y a donc rien qui s’oppose à l’idée que la poudre de Kate pourrait, éventuellement, faire apparaître des tornades gigantesques en différé.

Et lorsqu’on entend sa mère prononcer les mots « plus la météo est mauvaise, plus la fillette est contente », il faut bien envisager le pire : Kate Carte ne cherche pas à stopper les tornades, elle veut en créer. Approcher des tornades lui procure une excitation sexuelle incomparable et elle en vient à faire n’importe quoi.

Tyler Owens explique lui-même ce besoin de s’approcher de ce qui le terrifie. Tout cela semble bien perverti et déviant. Tyler n’aurait-il pas été abusé sexuellement par la tante avec laquelle il a observé une tornade pour la première fois ? Et Kate par son père ? Pour que leurs sexualités soient devenues si morbides ? La tornade c’est le sexe ? Mais passons, ça n’est vraiment pas le centre de cet article.

Si l’on doit croire Kate moins dangereuse que je ne viens de le dire, on peut imagine qu’elle cherche à stopper les tornades comme elle cherche à stopper sa libido. Elle a donc un traumatisme qui la pousserait à ça. Si l’on veut éviter l’idée du viol incestueux, on peut se dire que c’est la disparition de son père qui l’empêche de se donner le droit d’aimer un autre homme.

Elle veut stopper la tornade en elle, qui revient toujours plus forte.

A vous de voir. Ce film n’est pas écrit n’importe comment. Il était bien sympathique et il a le mérite de mettre en avant la géo-ingénierie. D’ailleurs, on peut voir en quoi la création de tornades peut aisément devenir un business puisque les sinistrés se voient rachetés leurs propriétés immédiatement. Comme après l’incendie du village Maui en 2023, racheté en cinq minutes par les pourritures du WEF et autre

Au passage, j'ai beaucoup aimé le film. Je l'ai trouvé légèrement... lisse mais les quelques scènes dramatiques étaient réussies. La mère qui tient sa fille en la rassurant alors qu'elle sait qu'elles vont probablement mourir m'a touché. Les émotions humaines passent bien et j'ai aimé la place des second rôles, qui évoluent, se rachètent ou produisent un comportement actif qui influe sur l'intrigue. Comme l'a dit ma compagne, "on dirait un téléfilm" ça peut sonner comme une critique mais elle n'a rien contre le format téléfilm et moi non plus. Il a bien des qualités. Et c'est vrai, Twisters fait un peu téléfilm, un téléfilm sympathique.