Basic Instinct: Catherine Tramell Perverse Manipulatrice. Partie 12. (1000 mots)
---------------------Nick joue sa vie---------------------
Juste après sa discussion avec Gus, Nick est renversé par la Ferrari noire de Tramell. Il la prend en chasse.
La poursuite s’achève sur un face à face à celui qui freinera le premier. Personne ne s'arrête, la Ferrari quitte la route et s’écrase une dizaine de mètres plus bas. C’était Roxy la conductrice, elle est morte. Nick est surpris et déçu, voire triste. Il espèrait en avoir fini avec Tramell.
Dans cette poursuite on peut voir à quel point Nick est prêt à mourir. Il est prêt à tout, il ira jusqu’au bout de l’enquête quoi que cela lui coûte. Cet extrémisme démontré rend très possible que son comportement avec Catherine soit entièrement factice. Il croyait que c’était elle dans la Ferrari, parce qu’il a couché avec elle, il lui a dit qu’elle était le coup du siècle, qu’il était amoureux d’elle, il l’a laissée jouer toutes ses cartes de séduction, uniquement pour au final lui dire qu’il la chopperait de toute façon. Il pense donc l’avoir poussée à bout, il veut qu’elle tente de l’assassiner et la chopper comme ça.
Je comprends tellement ce comportement jusqu’au boutiste. Les manipulations du pervers sont tellement exténuantes et détestables qu’au final, on en vient à lui donner ce qu’il veut, non pas parce qu’il a gagné mais parce qu’on sent que sa chute vient une fois qu’il croit avoir gagné. Comme lorsque Catherine croit avoir dupé la police entièrement et ne réalise pas que Nick la suit/est parvenu à la retrouver.
Le problème est que c’était Roxy la conductrice de la Ferrari, ce qui n’a rien d’étonnant, son personnage est clairement développé pour qu’on comprenne à quel point Catherine la mène par le bout du nez. Roxy se plaint même auprès de Nick que Catherine la force à regarder ses ébats avec des hommes. Catherine ne sera pas au courant de cette interaction et prétend le contraire.
Lorsque le policier retourne chez la folle après la mort de Roxy, il trouve Catherine éplorée pour une scène de pleurnicherie assez peu crédible. Dans sa scène d’introduction, Catherine apprenait la mort de son compagnon d’un an et demi avec un détachement glaçant. Mais là, soudain, ho la la, elle est détruite. Pourtant, à part s’en servir comme d’un jouet, elle n’a jamais montré beaucoup d’affection envers Roxy.
Depuis que Nick a été renvoyé de la police, Catherine a changé de comportement radicalement. Une personne qui se montre moins froide à mesure qu’on apprend à la connaître ça n’a rien de rare, surtout qu’à la base, Nick vient la voir en tant que flic chargé d’une enquête dont elle est le suspect numéro 1. Cependant, je n’y crois pas. C’est également une entourloupe commune du pervers narcissique de soudainement se faire passer pour une victime brisée.
Une chose que j’ai découverte à mes dépends c’est qu’une personne qui pleure de manière crédible, ne pleure pas nécessairement pour la raison qu’elle déclare.
Je pense qu’il y a une part de vérité dans la détresse de Catherine, mais que tout son cinéma ne sert qu’à obtenir de Nick ce qu’elle désire. Encore et toujours.
Elle l’attendrit et conclut « Make love to me » sur un ton un peu suppliant.
Encore un magnifique pattern. Elle qui n’a que le mot « fuck » à la bouche la première fois qu’ils se rencontrent et se montre d’une impudeur et d’une superficialité olympique, soudainement, il est question de lui « faire l’amuuuuuur. »
Elle assume et revendique une personnalité exubérante et provocante à un degré surréaliste, et puis soudain, pif paf, c’est une sainte sentimentale. C’est de la manipulation.
Ce nouveau passage au lit est tellement innocent, prude et chrétien, que le film passe directement à la suite.
Ce qu’il y a de magnifique dans ce pattern c’est que Beth ne demandait qu’à être aimée par Nick. Elle, elle assumait de vouloir de la romance et de l’amour. Elle s’est faite doubler par la fille facile qui ne demande rien, qui joue tout sur la séduction et le challenge égotiste : es-tu à la hauteur ?
Pas besoin de rencontrer un pervers narcissique pour retrouver cette dynamique séductrice, ça arrive absolument tout le temps dans les relations amoureuses. A beauté et à valeur égales, il y a des filles qui parviennent à donner le sentiment qu’elles sont des reines inaccessibles et d’autres qui donnent au contraire le sentiment d’être insipides et désespérées.
J’utilise le terme « séduction » dans un sens très large. Il ne s’agit pas que de beauté. Il s’agit de donner à la cible le sentiment qu’elle accomplit quelque chose, que leur relation est un jeu dangereux, qu’elle est une personne exceptionnelle etc etc.… créer un engouement exactement comme pour un film au cinéma, à coup de trailer, de teaser, d’interview, de bande-annonces.
Nick a du très vite se rendre compte que Beth était amoureuse de lui et qu’elle était partante sexuellement. En vérité, ça se voit très facilement et très rapidement avec une femme normale. Catherine a transformé le flirt en jeu de chat et de souris. D’abord, elle lui fait du rentre dedans brutal, puis elle se soustrait. Il la voit nue. Il la rejoint en boîte, elle lui claque la porte au nez. Etc etc.… tout ça pour en arriver à ce qu’elle lui demande de lui faire l’amour, elle qui prétend depuis le début que le sexe n’est qu’une partie de plaisir pour elle. Obtenir la chose la plus simple, de l’affection, devient l’ascension de l’Everest. Cela donne l’impression que la fille convoitée est vraiment une perle rare. « Make love to me. »
Et tout comme avec les films dont la publicité est magnifiquement faite, parfois, on tombe sur une coquille vide.
Après le sexe, Catherine égraine innocemment quelques informations sur Beth Garner sous le nom d’Alissa Oberman. Elle sait que Nick recherche chaque nom relié à elle.
On peut facilement voir qu’elle ment dans la manière dont elle raconte l’histoire comme si cela avait été un cauchemar alors qu’elle se serait débarrassé d’une fille comme Beth en deux minutes. Elle l’aurait humiliée en public ou intimidé en privé.
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