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Basic Instinct: Catherine Tramell Perverse Manipulatrice. Partie 5. (800 mots)

Publié le par Kevin

"Qu'est-ce qu'on a embarqué cette fois ?"

"Qu'est-ce qu'on a embarqué cette fois ?"

---------------------Trajet jusqu’au Commissariat------------------

 

Dans la voiture, les choses se passent plus normalement. Je plaisante, ça reste du délire.

Catherine interpelle Nick en lui touchant l’épaule, geste largement trop intime pour un suspect qui se fait emmener au poste par deux policiers.

"Euh... qu'est-ce qu'il se passe là ?"

"Euh... qu'est-ce qu'il se passe là ?"

Elle lui demande s’il a une cigarette. Cette envie est filmée comme lui viendrait une idée, en gros plan, avec une prise de conscience dans le regard.

L'envie d'une cigarette lui vient très clairement comme une idée et non comme un désir.
L'envie d'une cigarette lui vient très clairement comme une idée et non comme un désir.
L'envie d'une cigarette lui vient très clairement comme une idée et non comme un désir.

L'envie d'une cigarette lui vient très clairement comme une idée et non comme un désir.

Nick lui dit qu’il ne fume pas, Catherine lui répond « Si, tu fûmes. » sur un ton affirmatif péremptoire. Il y a plusieurs choses dans cette provocation.

Les manipulateurs parlent souvent comme s’ils connaissaient leur victime par cœur. C’est du bluff, que leurs remarques soient justes ou non. On peut très bien deviner quelque chose sur quelqu'un sans que cela soit miraculeux. Catherine pourrait avoir deviné que Nick est un ancien fumeur sans que cela signifie qu’elle comprend les tréfonds de son âme… mais c’est justement le message qui est mise-en-scène. Le pervers va essayer de donner ce sentiment qu’il connaît mieux sa cible que les autres, qu’il lit en elle.

Basic Instinct: Catherine Tramell Perverse Manipulatrice. Partie 5. (800 mots)

Pour cela, il va aussi se renseigner sur elle dans son dos. Pas nécessairement sur des choses gênantes ou graves, n’importe quelle information fait l’affaire, de la plus sérieuse à la plus insignifiante. Constater que quelqu’un a la même opinion que nous sur un sujet, ou des goûts similaires, cela influence le jugement, tant qu’on ne pense pas à de la manipulation. Imaginez par exemple à quel point il peut être facile de jeter un œil aux messages échangés dans un smartphone qui traîne dans une soirée. On choppe une opinion intime d’une personne qu’on ne connaît pas et une heure après, on dit exactement la même chose devant cette personne. On pourrait croire que la cible va immédiatement se méfier, mais en réalité ça n’arrive virtuellement jamais. Et si elle se méfie, le pervers peut simplement se désister. C’est ça l’impro. Juste le fun de manipuler les gens, partout, tout le temps et de voir si ça mord ou pas.

Gus est moins dupe que Nick.

Gus est moins dupe que Nick.

Il installe une barrière entre elle et lui pour interagir. Elle n'est qu'une image, il s'adresse à son reflet.

Il installe une barrière entre elle et lui pour interagir. Elle n'est qu'une image, il s'adresse à son reflet.

La tristesse, c'est qu'il surveille ses arrières parce qu'il sait qu'elle est sournoise. Elle le tuera d'une attaque frontale après avoir pris soin de lui faire baisser sa garde, dans l'ascenceur final dont elle fera s'ouvrir les portes à chaque étage de sorte qu'il pense que le mécanisme a un problème.
La tristesse, c'est qu'il surveille ses arrières parce qu'il sait qu'elle est sournoise. Elle le tuera d'une attaque frontale après avoir pris soin de lui faire baisser sa garde, dans l'ascenceur final dont elle fera s'ouvrir les portes à chaque étage de sorte qu'il pense que le mécanisme a un problème.

La tristesse, c'est qu'il surveille ses arrières parce qu'il sait qu'elle est sournoise. Elle le tuera d'une attaque frontale après avoir pris soin de lui faire baisser sa garde, dans l'ascenceur final dont elle fera s'ouvrir les portes à chaque étage de sorte qu'il pense que le mécanisme a un problème.

On voit dans cette la logique la rancoeur profonde du pervers narcissique. Catherine sait depuis la première seconde que Gus voit sa médiocrité. Elle se venge en accord avec la manière dont il l'a humiliée. C'est dangereux d'être dupe de leur jeu, c'est dangereux de voir au travers de l'illusion qu'ils essayent de mettre en place.

On voit dans cette la logique la rancoeur profonde du pervers narcissique. Catherine sait depuis la première seconde que Gus voit sa médiocrité. Elle se venge en accord avec la manière dont il l'a humiliée. C'est dangereux d'être dupe de leur jeu, c'est dangereux de voir au travers de l'illusion qu'ils essayent de mettre en place.

Dans le cas de Catherine et Nick, il est fort probable qu’elle sait parfaitement qu’il fumait puisqu’elle a entendu les enregistrements de ses sessions avec Beth. Ou peut-être y a-t-il dans la presse une photo sur laquelle on voyait Nick avec une cigarette à la main.

L’écrivaine manipulatrice ne dira pas d’où elle tient l’information, elle parle comme si elle savait tout sur lui, comme si elle avait des pouvoirs divinatoires. Pour le coup, je ne saurais pas imaginer l’impact que cela a sur l'enquêteur. Il ne va probablement pas sauter de la voiture en marche mais je pense qu'il est un peu déstabilisé. Il a vu cette femme nue deux minutes plus tôt, et il a trouvé des journaux sur lui chez elle, rien de tout ça n’est illégal, elle n’a fait preuve d’aucune hostilité à son égard et ces éléments sont restés non-dits, mais voilà, il ne peut pas se faire croire qu’il n’y a rien de bizarre.

Le plaisir qu’il tire du malaise qu’il provoque permet au pervers manipulateur de jouer avec sa cible en la harcelant de choses insignifiantes qui ne représentent absolument rien isolément mais qui usent l’autre, le déroutent, le poussent dans l'hyper-vigilance.

On reconnaît ce genre d’approche lorsque Nick lui demande le sujet de son nouveau livre :

« Un détective qui tombe amoureux de la mauvaise femme. »

« Comment ça se termine ? »

« Elle le tue. »

Mécanisme de défense: "Je  vais prendre ça comme une blague même si strictement rien en moi ne le croit."

Mécanisme de défense: "Je vais prendre ça comme une blague même si strictement rien en moi ne le croit."

Lorsqu’elle dit ça à Nick, elle parle évidemment de lui et d’elle. C’est une menace de mort en double discours. C’est surréaliste. Ce qu’il y a de plus surréaliste encore, c’est qu’elle est dans cette voiture pour être interrogée sur un meurtre dont on la suspecte.

Entre temps, elle parle du fait qu’écrire apprend à mentir (c’est faux), et introduit le concept de suspension d’incrédulité… à l’intérieur d’un film. Le quatrième mur n’est pas tombé mais cela reste dans le ton général qui problématise la réalité et la fiction qu’impose le pervers narcissique à celle-ci.

Enfin, après avoir demandé une cigarette à Nick, elle en sort un paquet, prétend en avoir trouvé une dans sa poche puis tend le joli étui au policier.

Basic Instinct: Catherine Tramell Perverse Manipulatrice. Partie 5. (800 mots)
"J'ai arrêté je te dis !"

"J'ai arrêté je te dis !"

Cette manière de mentir effrontément est un des comportements de manipulation auxquels j’ai été exposé et que je n’ai compris que grâce au livre présenté dans la première partie. Avant cela, j’ai toujours pensé que si quelqu’un mentait, c’était pour dissimuler efficacement une vérité qu’il veut dissimuler. Mais non, certaines personnes utilisent le mensonge effronté pour déstabiliser, pour désorienter mais également dans un autre contexte, pour intimider, pour mettre au défi.

"Accuse-moi de mentir ! C'est ta parole contre la mienne, on verra ce qu'en penseront les autres. Tu vas juste te discréditer."

Catherine démontre son talent de menteuse avant d’être interrogée au commissariat. Elle explique même son talent lorsqu’il s’agit d’inventer des histoires.

« Je vais juste vous prouver mon innocence et vous ne serez pas plus avancés. »

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